Le temps presse pour Christian Blamèble. Cet aquaculteur élève des loups des Caraïbes, à Baie des Mulets, au Vauclin. Mais les sargasses menacent ses poissons. Ce professionnel a donc décidé d’utiliser tous les moyens dont il dispose, pour essayer de sauver sa production.
Système "D"
Alors des hommes sont sortis en mer avec un bateau pour déplacer vers le large la cage contenant les "loups", afin de l’éloigner au maximum des algues brunes.
L’année dernière, on a perdu 6 000 poissons. J’ai le collègue, à côté, qui a perdu 10 tonnes de poissons dans l’autre baie. On est vraiment inquiets.
Christian Blamèble
Même si la parade semble efficace, rien ne garantit qu’une nouvelle vague de sargasses n’arrivera pas dans les prochains jours, ce que redoute Christian. "Vous voyez que l’eau est marron, presque noirâtre. Les poissons ne peuvent pas respirer, il n’y a pas d’oxygène. C’est comme ça qu’ils crèvent."
Des professionnels fragilisés
Perdre toute une cargaison est un manque à gagner qui peut s’avérer parfois fatal pour certains aquaculteurs, déjà fragilisés par des coûts de production exorbitants explique Christian.
On a des problèmes avec l’aliment qui vient de l’hexagone et qui est très cher. Quand vous avez un coup dur, la tonne d’aliments vous reste sur les bras. Malgré la bonne volonté de la CTM qui a mis en place un plan de relance. Nous étions une vingtaine d’aquaculteurs, maintenant il n’y en a plus que 4 ou 5. La profession est en train de péricliter. On nous dit tout le temps, qu’il y a des "plans sargasses", je veux bien le croire. Mais où passe l’argent que l’Etat donne ?
Christian Blamèble
Christian Blamèble s’est endetté pour pérenniser son activité. Aujourd’hui, il se demande comment il pourra rembourser ses prêts, s’il devait perdre sa production une seconde fois.
L’an dernier, cet éleveur a en effet sollicité l’aide de l’Etat, mais sa demande est restée lettre morte, car la catastrophe naturelle n'est toujours pas reconnue.