Les caravanes "Airstream Paradise" évacuées par la force du camping de Saint-Anne, une plainte sera déposée

Les caravanes Airstream évacuées à l'aide d'une grue
La municipalité a finalement fait usage de la force pour faire exécuter la décision prise par la juge des référés lors de l'audience de juin du tribunal administratif. Elle avait prononcé l'expulsion des caravanes "Airstream Paradise" du camping de la commune de Saint-Anne à la Pointe Marin. Les propriétaires des caravanes vont porter plainte.

C'est à l'aide d'un bulldozer et d'une grue qu'ont été évacuées les caravanes de la société FGT (Air Stream France).

C'est l'épilogue d'un long bras de fer entre l'entreprise qui gère les caravanes Airstream et la commune de Saint-Anne.

Depuis le mois d'aout  et malgré de nombreux recours judiciaires, la société FGT a été condamnée à évacuer le site du camping municipal et à payer les jours d'astreinte non exécutés par jour de retard, soit une somme de 10 150 euros.

L'avocate de la société FGT, Maître Alexandra Chalvin, avait demandé au tribunal un délai jusqu'au mois de décembre pour appliquer la décision de justice, en vain.

L'évacuation des caravanes du camping de Saint Anne sous haute surveillance

Évacuation par la force

Après des mois d'attente, la commune de Saint-Anne exécute la décision en employant la force publique avec de gros moyens. De nombreux gendarmes surveillent le site pour sécuriser l'opération d'évacuation.

Un bulldozer, à l'aide d'un bras articulé et une grue déplacent depuis 7h du matin les caravanes occupant illégalement les lieux. Ils détruisent aussi les installations légères attenantes aux caravanes.

Pour la mairie, le temps c'est de l'argent, car l'occupation illégale du site retarde le début des travaux du réaménagement du camping communal et diminue les délais d'utilisation des subventions acquises auprès de l'Europe et la Collectivité Territoriale de Martinique.

Par deux courriers "restés sans réponse", en juin 2021 puis mai 2022, le maire de Sainte-Anne, Jean-Michel Gémieux, a informé la société FGT du non-renouvellement de son bail et de la nécessité de libérer les lieux au plus tard le 1er octobre 2022. La mairie souhaite étendre et moderniser le camping municipal.

Les installations aux abords des caravanes ont été détruites.

Une plainte sera déposée par les propriétaires des caravanes

Les représentants de la société FGT ne sont pas sur site, mais à l'étranger, Ils ont appris la nouvelle par des connaissances sur place. Ils ne décolèrent face à ce qu'ils estiment être un nouveau coup de force du maire de Saint-Anne.

Je suis en colère car l'autorisation d'expulsion n'était pas donnée, nous attendons la décision du conseil d'État, j'ai fait venir un huissier, je vais porter plainte car il y a une destruction de mon matériel.

Gladys Davidas |directrice de la société FGT Airstream Paradise

Interrogée par Caroline Antic Martin

Aidé par les forces de l'ordre le maire de Saint-Anne semble conforté dans sa décision d'évacuer par la force le camping de sa commune. Tout dépendra maintenant de la nature de la plainte déposée et de ses conséquences. Le projet de réaménagement de cette zone pourrait une fois de plus être ralenti avec ce nouvel épisode judiciaire. Le maire pour l'instant n'a pas souhaité s'exprimer.