Esther Barna a intégré la Prépa physique/chimie il y a deux ans. La jeune étudiante de 2e année au lycée de Bellevue est plutôt à l’aise dans cette matière. Âgée de 20 ans, elle trouve un grand intérêt à ses études préparatoires, même si ce n’était pas gagné après le lycée.
On réapprend à réfléchir, à parler, à penser. Au début, j’avoue qu’il y a un choc parce qu’il y a un gouffre entre les exigences au lycée comparé à la prépa. C’est quelque chose qu’on fait par choix. Parce que le métier d’ingénieur demande d’être exigeant. Donc, ça semble normal d’être d’avoir une formation aussi exigeante.
Esther Barna, étudianteinterrogée par Fabienne Léonce et Marc Balssa
En cours, ils sont peu nombreux. Certains cherchent leurs voies, d’autres savent ce qu’ils veulent. Quelques-uns d’entre eux sont passionnés par les sciences de la matière et pour les accompagner, certains peuvent, disent-ils, compter sur leurs professeurs.
J’ai aussi choisi la prépa parce qu’on est accompagné. Ce n’est pas comme l’université où justement on est autonome. Lorsqu’on a un coup de blues, on peut en parler.
On a un programme conséquent. On essaie de le faire dans la bonne humeur, en les accompagnant. On a un groupe limité, ça permet d’avoir une ambiance de classe qui est propice au travail.
Aritz Perez, professeur agrégé en physique/chimie
À qui s’adressent les classes préparatoires ?
Selon Bruno Magallon Graineau, professeur de géographie en classe préparatoire au lycée de Bellevue, "les classes préparatoires se sont considérablement démocratisées."
Le public des classes préparatoires est un public d’élèves qui aiment travailler. C’est-à-dire, qui aime se confronter à l’effort. Ce ne sont pas nécessairement des élèves qui obtiennent le Bac avec mention. (…) En général, on descend jusqu’à un niveau 11,5 à 12. Donc, ce ne sont pas nécessairement de très bons bacheliers. Ce sont des élèves qui ont envie d’apprendre autre chose. Même quand ils entrent moyens, ils peuvent se révéler adaptés et totalement contents de leurs formations.
Bruno Magallon Graineauinterrogé par Bianca Careto
Pour rappel, le cursus en classe préparatoire est gratuit. Il permet d’intégrer une des 225 écoles de la "Conférence des Grandes Écoles". Créée en 1973, la CGE comprend des écoles d'ingénieur, de management, d'architecture, de sciences politiques, de création & design, de journalisme, des écoles militaires, des écoles vétérinaires et de santé.
L'académie Martinique compte 8 classes de 1re et 8 classes de 2e année de CPGE :
- MPSI au lycée de Bellevue (mathématiques, physique et sciences de l'ingénieur)
- PCSI au lycée de Bellevue (physique, chimie et sciences de l'ingénieur)
- ECG 1 au lycée de Bellevue (mathématiques appliquées - informatique)
- Khâgne à Bellevue (littéraire)
- TSI au lycée Joseph Gaillard (technologie et sciences industrielles)
- BCPST1 au lycée Paulette Nardal (Biologie, Chimie, Physique et Sciences de la Terre)
- ECT au lycée Frantz Fanon (pour les bacheliers issus de la voie technologique)
- ECP au lycée Frantz Fanon (économique et commerciale, voie professionnelle)
Il y a un rythme normal de cours que l’on retrouve au lycée en terminale. Ce sont des disciplines qu’on approfondit en classe préparatoire, mais ça va plus vite. Il y a également des approfondissements et surtout l’acquisition de compétences de gestion du temps et de l’urgence. C’est le point principal des classes préparatoires. Il y a un certain nombre d’originalités comme ce qu’on appelle les "khôlles", qui sont des interrogations orales.
Généralement, les classes préparatoires mènent à des métiers d’encadrement.