Les élections territoriales, en mars 2021, seront-elles l’occasion de débuter un nouveau cycle politique ? En quoi l’analyse des scrutins précédents en Martinique peut laisser deviner les tendances à venir ?
Il en est de la vie politique comme il en est de la vie, en général. L’une comme l’autre évoluent par cycles. L’examen de la rotation des cycles passés peut donner de précieuses indications sur les cycles futurs.
Par exemple, pour analyser la vie politique martiniquaise, relire les résultats des élections régionales depuis qu’elles sont organisées, en 1983. Les courants politiques de cette époque étaient marqués par une culture forgée durant les deux décennies précédentes.
Deux camps s’affrontaient alors : les partisans du maintien de relations étroites avec la France opposés aux partisans de la redéfinition de ces liens historiques, soit par l’autonomie, soit par l’indépendance.
Ces clivages se sont peu à peu estompés pour laisser la place à un consensus quant à notre maintien dans l’ensemble français. Ce qui passe par des modifications marginales des institutions, comme nous l’avons vécu avec l’avènement de la Collectivité Territoriale de Martinique en 2015.
Cet événement marque une étape. Celle de la fin des rapports de force à l’œuvre depuis les élections régionales de 1990, il y a précisément 30 ans. Cette année-là, il fallait revenir aux urnes après l’annulation des élections de 1986. La droite et la gauche avaient obtenu 92% des voix, autant qu’en 1983 avec 95% des suffrages.
Et voici que la donne change. Les indépendantistes obtiennent 22% des voix. Un nouveau cycle commence. Le Mouvement indépendantiste martiniquais (MIM) concurrence le Parti progressiste martiniquais (PPM) et grignote progressivement une partie de l’électorat de droite. En 1992, les listes menées par Alfred Marie-Jeanne et Serge Letchimy font jeu égal avec 16% des voix chacune.
Six ans plus tard, en 1998, Alfred Marie-Jeanne devient président du conseil régional. Sa liste devance nettement celle du PPM de 9 points. Des résultats confirmés en 2004, montrant un PPM talonné par le mouvement Bâtir le Pays Martinique de Pierre Samot et le décrochage de la droite avec 21% des voix. Dix ans plus tôt, ce courant était à 46%.
Depuis, la droite n’a cessé de reculer, le champ politique étant presque monopolisé par le PPM et ses alliés d’une part, et par le MIM et ses alliés d’autre part. Dans la même période, d’autres acteurs sont entrés dans le jeu. Le poids des courants habituels se réduit continuellement.
Les régionales de 2010 et les territoriales de 2015 ont montré que le paysage politique n’est pas immuable. Il y a fort à parier qu’il va connaître d’autres transformations en 2021.
Par exemple, pour analyser la vie politique martiniquaise, relire les résultats des élections régionales depuis qu’elles sont organisées, en 1983. Les courants politiques de cette époque étaient marqués par une culture forgée durant les deux décennies précédentes.
Deux camps s’affrontaient alors : les partisans du maintien de relations étroites avec la France opposés aux partisans de la redéfinition de ces liens historiques, soit par l’autonomie, soit par l’indépendance.
Les clivages d’hier se sont estompés avec le temps
Ces clivages se sont peu à peu estompés pour laisser la place à un consensus quant à notre maintien dans l’ensemble français. Ce qui passe par des modifications marginales des institutions, comme nous l’avons vécu avec l’avènement de la Collectivité Territoriale de Martinique en 2015.
Cet événement marque une étape. Celle de la fin des rapports de force à l’œuvre depuis les élections régionales de 1990, il y a précisément 30 ans. Cette année-là, il fallait revenir aux urnes après l’annulation des élections de 1986. La droite et la gauche avaient obtenu 92% des voix, autant qu’en 1983 avec 95% des suffrages.
Et voici que la donne change. Les indépendantistes obtiennent 22% des voix. Un nouveau cycle commence. Le Mouvement indépendantiste martiniquais (MIM) concurrence le Parti progressiste martiniquais (PPM) et grignote progressivement une partie de l’électorat de droite. En 1992, les listes menées par Alfred Marie-Jeanne et Serge Letchimy font jeu égal avec 16% des voix chacune.
Le paysage politique ne cesse de se transformer
Six ans plus tard, en 1998, Alfred Marie-Jeanne devient président du conseil régional. Sa liste devance nettement celle du PPM de 9 points. Des résultats confirmés en 2004, montrant un PPM talonné par le mouvement Bâtir le Pays Martinique de Pierre Samot et le décrochage de la droite avec 21% des voix. Dix ans plus tôt, ce courant était à 46%.
Depuis, la droite n’a cessé de reculer, le champ politique étant presque monopolisé par le PPM et ses alliés d’une part, et par le MIM et ses alliés d’autre part. Dans la même période, d’autres acteurs sont entrés dans le jeu. Le poids des courants habituels se réduit continuellement.
Les régionales de 2010 et les territoriales de 2015 ont montré que le paysage politique n’est pas immuable. Il y a fort à parier qu’il va connaître d’autres transformations en 2021.