Comme chaque année depuis son instauration par l’Organisation des nations unies en 1977, la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes est célébrée dans une grande partie du monde. Le 8 mars est, depuis près d’un demi-siècle, le seul moment de l’année durant lequel chacun, partout sur la planète, peut s’arrêter sur l’évolution de la condition féminine, au sens large.
Il ne s’agit pas d’une journée de fête, comme l’est la fête des mères ici ou là. Ce n’est pas non plus le jour idéal pour offrir des fleurs, un appareil électroménager ou courir des rabais sur les prix dans les magasins ou salons de coiffure. Le calendrier est suffisamment riche des 364 autres jours de l’année pour des opérations à caractère commercial, forcément dévalorisantes ou insultantes ce jour-là, comme ne cessent de le préciser les féministes.
La lutte des femmes est permanente
La première version de la journée du 8 mars a été instaurée en 1910 lors d’un congrès de militantes socialistes européennes tenu à Copenhague, la capitale du Danemark. La principale résolution sortie de ce congrès a été le droit de voter et de travailler librement pour les femmes du monde entier. La proposition émise par la journaliste allemande Clara Zetkin a mis du temps avant de prendre corps. Il a fallu attendre la période suivant la Première guerre mondiale pour qu’elle puisse s’étendre hors du cercle initial des féministes révolutionnaires.
De nos jours, globalement, ces droits sont acquis, bien qu’ils sont susceptibles d’être remise en cause. C’est le cas du droit à l’interruption volontaire de grossesse, encore totalement proscrite dans 27 Etats. En miroir, la France est le premier pays à avoir inscrit dans sa Constitution la garantie de ce droit.
Le féminisme n’est pas encore obsolète
Dans la réalité, la nécessité de demeurer mobilisés pour parvenir à l’égalité réelle entre les femmes et les hommes reste d’actualité. Le féminisme ne disparaîtra pas tant que les disparités persistent entre les genres féminin et masculin. Le féminisme qui, par ailleurs, n’est pas une exclusivité des femmes. Tout comme l’antiracisme n’est pas le monopole des victimes du racisme.
Le combat permanent pour l’égalité et la dignité des femmes a été mené sans désemparer par l’Union des femmes de Martinique (UFM) depuis sa création en 1944. Ses militantes souvent proches ou adhérentes du mouvement communiste, ont œuvré pour que la loi interdise des interdits imposés aux femmes: voter, s’engager en politique, utiliser les moyens contraceptifs, divorcer par consentement mutuel, disposer d’un compte bancaire, travailler sans le consentement de l’époux.
En 2018, le président de la République avait décrété comme cause nationale la lutte pour l’égalité entre femmes et hommes, sur tous les plans. Il aurait pu aisément la renouveler en 2024, vu l’ampleur des défis à relever pour parvenir à l’égalité entre les femmes et les hommes.