Les foyers de moustiques se multiplient en Martinique pendant la saison des pluies

En Martinique, la lutte contre le moustique est un combat de longue haleine…
Ce mardi 20 août, c’est la journée mondiale de lutte contre le moustique. Un si petit insecte, si insignifiant au vu de sa taille, mais qui s’avère l’un des plus problématiques, compte tenu des nombreuses maladies transmises par ses piqûres. La dengue aujourd’hui, le Zika et le chikungunya, plus récemment. Les pluies du moment n’arrangent pas les choses, car elles permettent la multiplication des gîtes larvaires.

À cause du nombre de moustiques dans sa maison et aux abords, il est impossible pour Berthe, riveraine du quartier Rocade à Fort-de-France, d’avoir un moment de tranquillité.

J’ai plein de moustiques toute la journée. Ils m’embêtent. Je ne peux pas faire ma sieste. Dès le matin, quand je fais mon café.

Berthe Populo, riveraine La Rocade

Raquette, fumigène, antimoustique, répulsif et piège à moustiques... Rien n’y fait. Le quotidien de Berthe est un enfer. À Fort-de-France, comme partout ailleurs, cette idée de prolifération du moustique n’est pas qu’une simple vue d’esprit. C’est une réalité, constatée et expliquée par les services de démoustication.

Berthe se protège des moutiques avec une raquette, un anti-moustique, un répulsif et un piège.

Le problème des moustiques, c’est d’avoir besoin d’eau stagnante pour pouvoir assurer leur cycle de développement. Il y a certaines espèces en Martinique qui sont dépendantes du régime des pluies. Or, à l’heure actuelle, on a une pluviométrie très abondante. Ce n’est pas forcément l’Aedes aegypti, le vecteur de la dengue qui est en train de proliférer, mais plein d’autres espèces qui étaient peut-être mises en sommeil avec la sécheresse. Maintenant, ces espèces bénéficient de gîtes larvaires assez importants. Pour moi, la prolifération ressentie par les Martiniquais est avérée.

Manuel Étienne (directeur Centre de Démoustication et de Recherche Entomologique – CEDRE)

Le quartier Dillon abrite la seule boutique de l'île spécialisée dans la lutte contre les moustiques. Pendant les grandes vacances, la propriétaire croule sous les appels. Des demandes par téléphone et aussi des clients qui viennent sur place, chercher des conseils ou pour se ravitailler.

J'ai des vacanciers qui viennent à la maison et les moustiques aiment bien les vacanciers. Quand les petits enfants sont piqués, ils sont malades avec des boursouflures.

Lucie, habitante de Morne Pitault

Des pièges à moustiques.

J’ai acheté une recharge pour les moustiques en janvier 2024 parce que j’étais vraiment infesté par les moustiques. Depuis, il y en a beaucoup moins. Je l’ai aussi acheté pour mon chien pour éviter les vers du cœur liés aux moustiques. Pour moi, c’est un très bon investissement. Aussi pour l’entourage .

Geoffrey, habitant de Longpré

Il s’agit d’un kit, un appareil électrique, destiné à piéger l’insecte grâce à un système chimique.

Aux yeux du moustique, l’appareil ressemble à l’être humain par beaucoup de caractéristiques, notamment l’odeur corporelle qui est un peu reproduite en industrie, confinée dans un petit sac et que l’on met à l’intérieur du piège. Quand cette odeur va exhaler autour du piège, le moustique n’y verra que du feu. C’est qu'il voudra rentrer.

Line Peraste, PDG de la boutique spécialisée dans la lutte contre le moustique

200 à 300 œufs à chaque ponte

La femelle moustique, qui pique l’être humain, a une durée de vie d’une trentaine de jours. Fécondée, une fois pour toutes, dès sa sortie de l’état de larve, elle pond 2 fois par semaine durant 1 mois. On compte entre 200 à 300 œufs à chaque ponte.

En Martinique, 23 espèces de moustiques sont recensées. Dix concernent l’Homme. Parmi elles, l’Aedès Aegypti vecteur de la dengue, du Zika, ou encore du chikungunya. Il opère la journée. Le soir, c’est le culex qui prend le relais. Une variété tout aussi gênante. La lutte contre le moustique est un combat de longue haleine…