Les hôpitaux de Martinique manquent encore de personnel pour contrer la covid-19

Médecins en renfort à l'hôpital Pierre Zobda Quitman de Fort-de-France (image d'illustration).

L'hôpital Pierre Zobda Quitman est à la limite de la rupture. Afin de faire face à l'afflux de personnes admises en réanimation ou en unité Covid, la direction de l'établissement fait appel à des renforts. Mais même l'arrivée de la réserve sanitaire de Paris, est insuffisante.

Malgré le renfort de la réserve sanitaire venue de Paris, le CHU de Martinique manque encore de personnel. L'hôpital est à la recherche d’au moins 10 internes pour rejoindre l'unité Covid-19. La direction de l’établissement recherche également 1 interne de garde Tripod Covid.

Ces derniers signent un contrat d’un mois et seront donc réaffectés. En effet, ils sont contraints de quitter le service dans lequel ils exercent depuis le début du semestre.

Un interne est un étudiant en médecine qui n’a pas encore achevé ses études. Ce statut s’obtient dès la sixième année d’études.

Pourquoi ont-ils refusé ?

 

Pour répondre aux besoins, plusieurs services se sont alors mis en quête de volontaires. Mais pour certains rien n’y fait, ils ne veulent pas venir au sein de l'unité Covid.

Je suis en neurologie, un service où la situation est tendue. Si j’accepte, je vais déstabiliser mes collègues et je ne veux pas.

Une jeune interne

 

Une autre affirme qu’elle a été contrainte de refuser. Il n’y a que deux internes dans son service. "Or mon collègue-interne se rend dans l'unité Covid. Je ne peux donc pas y aller".

Une troisième affirme que malgré une rémunération nettement plus avantageuse et un stage plus valorisé elle a refusé pour poursuivre sa formation dans le service dans lequel elle évolue en ce moment.

Les internes qui rejoignent le service ont un contrat d’un mois. Une durée assez courte qui correspond à la fin de leur semestre. Après ce temps, les étudiants changent de semestre et donc d’affectation.

Rejoindre l’unité Covid correspond donc à déshabiller un service pour en habiller un autre...

Pourquoi ont-ils accepté?

 

Si certains ont refusé, d’autres ont accepté.

Je suis interne en médecine générale, j’effectuais mon stage en hôpital de jour gériatrique à Mangot-Vulcin (Lamentin). J’ai reçu plusieurs mails des affaires médicales et de l’ARS me disant qu’ils avaient besoin de volontaires en unité Covid.

 

J’ai répondu favorablement. J’ai commencé le 12 avril 2021 au 5D. Il s’agit d’une unité de 17 lits avec des médecins seniors et désormais deux internes avec mon arrivée. J’ai accepté car cela me semble tout à fait normal en tant que médecin d’aller aider s’il y a besoin de renfort.

 

Il faut surtout mettre la main à la pâte afin que les médecins  présents ne souffrent pas. Si jamais la vague dure trop longtemps, il faut que nous soyons tous solidaires et efficaces sur la gestion de la crise.

Une interne

 

Une autre qui a été réaffectée alors qu’elle entamait son cinquième mois dans un autre service précise avoir été contactée par les affaires médicales. Elle a accepté en pensant à son avenir. Pour elle, les personnes touchées par la Covid pourraient souffrir des séquelles sur le long terme. Se rendre dans l’unité lui permettra d’avoir une meilleure connaissance de la maladie et donc de pouvoir traiter au mieux ses futurs patients.

Infirmières, médecins de ville, kinésithérapeutes...

 

Outre les internes, l’hôpital est à la recherche de toutes les forces vives volontaires : infirmières, médecins de ville, kinésithérapeutes.

Pour les volontaires qui souhaitent aider, il faut contacter le CHUM à l’adresse suivante : crisecovid.drh@chu-martinique.fr