L’aventure a commencé en 1997. Mais, le rideau pourrait tomber dans quelques jours. Dans le magasin de Rivière-Salée, les producteurs locaux viennent manifester leur soutien au pionnier du bio en Martinique.
Avec 13 millions d’euros de chiffre d’affaires, une centrale d’achats, 7 magasins sur les deux îles, l’enseigne Diet Discount est un débouché important pour les maraîchers bio et les petits producteurs locaux.
Pour moi c’est très important parce que Diet Discount, c'est un compatriote, c’est un Martiniquais, comme moi et il est en train de prendre du plomb avec son magasin.
Gilbert Larose, Producteur aux Trois-Îlets
Dès qu’on a commencé à faire nos boissons, ça a été le premier magasin qui nous a dit oui sans condition. Ils ont goûté, ils ont apprécié et les employés nous ont tout de suite encouragés. Ils nous ont donné des axes d’amélioration. Donc, on est très solidaire d’eux.
Jessy Lessort, co-gérante du Potager des mornes
Aujourd’hui les deux derniers magasins n’ont plus les fonds suffisants pour remplir leurs rayons.
Les problèmes sont partis de 2018. On a eu quatre difficultés ici à Jambette. Difficulté d’accès, le bateau amiral prend de l’eau, après il y a eu le problème de feu. On a demandé à la CTM de mettre le feu en clignotant, ils ne l’ont fait qu’après un an, il y a le problème du sens interdit de l’autre côté de la zone. Donc, on a tenu cinq ans au niveau du magasin du Jambette. Il était difficile d’imaginer la fermeture du magasin de la mère, alors que la fermeture est intervenue en octobre 2023 par une liquidation. Donc, ça a fragilisé l’ensemble du groupe.
Olivier Moses, créateur du groupe Diet Discount
Puis viennent le Covid et la concurrence. Les grandes enseignes ont une quinzaine de sites. Olivier Moses voudrait défendre son modèle de magasins indépendants. Mais pour lancer l’activité, l’enseigne a besoin de 75 000 €. Une cagnotte en ligne a été ouverte.
C’est un appel au peuple pour dire qu’il y a un modèle de magasin, où il y a des fournisseurs qui sont référencés, qui n’ont pas forcément la possibilité d’aller dans d’autres circuits de distribution parce qu’ils n’ont pas les volumes. Ce sont des fournisseurs qui défendent des valeurs de santé, qui ont besoin de visibilité, donc ils ont besoin de ce type de magasins pour exister.
Une trentaine de petits producteurs et cinq salariés espèrent un sursaut citoyen qui puisse convaincre le tribunal de prolonger l’aventure lundi matin.