"Cela fait 38 ans que je suis artisan taxi et il me faut faire entre 8 à 10 courses par jour, pour être bien". Amédée vient à peine de déposer une famille de touristes à l’aéroport et s’apprête à vite repartir, car il entend bien profiter de la haute saison touristique. Du bout des lèvres, il ajoute quand même que la concurrence est vive avec les" taxis mawon" qui prolifèrent.
Une concurrence déloyale
Rodolphe, lui a sa voiture, dans une longue file d’attente au boulevard Général De Gaulle, à Fort-de-France. Il est également est dépité. Cela fait 10 ans qu’il a acheté une licence à 90 000 euros. Un investissement qui représente un crédit qu’il rembourse à hauteur de 1 200 euros par mois. Une mission devenue impossible, toujours à cause de la concurrence des illégaux qui sont désormais partout.
Olivier Labastide, président de la fédération des taxis de la Martinique, rapporte chaque jour des témoignages de collègues ramenant des images de taxis clandestins partant avec des touristes aux yeux et à la barbe de tous.
Des concurrents qui sans formation, sans certificats, ni habilitation et encore moins d’assurance, transportent des passagers, sans penser aux conséquences.
Les 600 artisans taxis de Martinique n’attendent qu’une chose : que les autorités compétentes, bien au courant de la situation, décident de s’emparer d’un fléau qui va en grandissant.