Dans ce restaurant situé à quelques mètres de la mer, les clients profitent de leur repas et de leur cocktail. L'augmentation des prix, modérée pour l'instant, a été opérée par le propriétaire depuis quelques jours.
Mes tarifs ont un peu augmenté. Je n'ai pas augmenté comme je le devrais, donc je rogne un peu sur ma marge. Mais j'étais obligé de le faire.
Gérant de restaurant
Un coup dur pour une profession qui a été lourdement touchée par la crise sanitaire. Entre les confinements, les fermetures d'établissements, le couvre-feu ou encore l'application du pass sanitaire, les restaurateurs déjà en difficulté font fasse à l'augmentation de certaines matières premières et alimentaires et l'énergie.
Selon les produits, en différentiant les liquides, ce que l'on boit, des solides, ce que l'on mange et que l'on utilise pour préparer à manger. Sur le liquide, nous avons des augmentations de 5 à 30 voire 40% sur certains produits spécifiques. Sur la partie solide, les augmentations vont de 0, pour l'instant et jusqu'à 20, 25%. Tout cela est dû au fait que l'on est en sortie de crise donc il y a une forte demande à l'internationale, une forte demande de transport maritime qui a fait augmenter le coût, les denrées sont plus chères.
Christophe Lupon, président UMIH Martinique (Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie de la Martinique)
Je prends l'exemple du canard. Il y a eu beaucoup d'abattage en France par rapport à la grippe aviaire donc le prix a très sérieusement augmenté, quand on n'en trouve. Le boeuf, c'est pareil, le prix des entrecôtes a explosé. Quand j'achetais une entrecôte à 18 euros le kilo en décembre et que là maintenant nous sommes sur une base de 27 à 28 euros le kilo, c'est compliqué pour moi et forcément mon entrecôte que je vendais peut-être 22 ou 23 euros, je vais le revendre 27 ou 28 euros maintenant. Et puis il y a des produits que nous avons beaucoup de mal à trouver et qui augmentent énormément comme l'huile. La semaine dernière, je me demandais si je pourrais continuer à faire des accras dans mon restaurant.
Le bureau de l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie de la Martinique (UMIH Martinique) craint pour la profession et souhaite alerter les autorités. Dans un communiqué, il appelle à une véritable réflexion.
Il faut que l'on réfléchisse à ce que l'on veut faire sur la Martinique. On ne peut pas continuer à dépendre dans de telles proportions d'importations pour tout ce qui concerne l'alimentaire. Nous ne pouvons pas dépendre autant de l'extérieur. Comment pouvons-nous produire plus en Martinique ? Comment faire pour trouver des solutions ? Comment pouvons-nous réduire notre dépendance à l'importation ?
Christophe Lupon, Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie de la Martinique
Des interrogations qui alimentent le quotidien des ces professionnels. La hausse généralisée des prix des matières premières a lourdement affecté les restaurants, déjà ébranlés par les restrictions imposées pendant le Covid-19.