Les syndicats et le Medef Martinique se projettent dans l’après Covid-19

Logos de l'organisation patronale de Martinique et de 3 syndicats locaux

Représentants des salariés et patrons tirent en ce moment le bilan d’une année 2020 pas comme les autres, à cause de la situation sanitaire. La préservation des acquis côté syndicat et "limiter le sinistre économique et sociale" chez les socio-professionels seront les priorités pour 2021.

Depuis le début de la pandémie de coronavirus, la vie sociale et économique est bouleversée en Martinique comme ailleurs. Cette situation contraint patronat et syndicats à réfléchir sur de nouvelles perspectives pour l’année qui vient de commencer, d’autant que la situation est loin d’être résorbée.

"Des dirigeants résilients"

 

L’épidémie "nous a conduit à être des dirigeants résilients" affirme Bernard Édouard, le président du Medef Martinique (Mouvement des Entreprises De France).

Nos entreprises ont été durement affectées et bon nombre d’entre elles ne pourront pas s’en remettre à l’aube du Plan de Relance pour lequel la méthode n’est toujours pas définie et encore moins annoncée... Nous attendons avec impatience de l’État et de la collectivité territoriale, la mise en place de mesures les plus efficaces possibles afin de limiter le sinistre économique et sociale.

 

Repli, statuquo, liquidation ou réinvention ?

 

Pour faire face à cette crise, "nous avons dû mettre en place de nouvelles organisations (...), télétravail, visio conférence...et en dernier ressort le chômage partiel pour les activités dites "non essentielles" ou en sous activité", souligne le dirigeant.

Le Médef a aussi lancé des campagnes de communication "sur l’indispensable nécessité de respecter les gestes barrières". Mais ces socioprofessionnels comptent bien rebondir et se réinventer après le Covid, en espérant que la vaccination sera salutaire pour "reprendre une vie normale".

En 2021, la crise sanitaire sera encore là pour quelques temps. Nous espérons qu’avec l’arrivée du vaccin, nous pourrons reprendre une vie normale.

(Bernard Édouard)

 

L’hôpital public mis à rude épreuve

 

Du côté des partenaires sociaux, le virus est aussi leur grande occupation.

Force Ouvrière santé se félicite de la mobilisation des personnels du CHU de Fort-de-France pour gérer la crise. Mais F.O considère que celle-ci a montré les limites du système de santé car, "toute la filière médico-sociale a été oubliée" en termes de moyens et de conditions de travail selon l’organisation.

Les patients ne sont pas contents de leur prise en charge et ressortent souvent dépités de leur passage aux urgences ou de leur séjour.

L’hôpital d’une façon générale survit mais ne pourra pas accueillir bien longtemps toute cette misère, tant intérieure qu’extérieure (...).

 

C’est tout le système de santé qui est à redéfinir, à repenser entièrement.

(Jean-Pierre Jean-Louis - secrétaire général de F.O santé)

 

"Aux combats pour la protection des salarié-e-s"

 

Face au Covid s'ajoute "la lutte contre les licenciements et la remise en cause des acquis dans plusieurs secteurs", dénonce la Centrale Démocratique Martiniquaise des Travailleurs.

On doit même se battre pour le respect de l'obligation légale d'organiser les élections des instances représentatives du personnel (...).

 

Toujours très active aux Prud'hommes, la CDMT insiste plus que jamais sur le caractère indispensable de l'outil syndical pour résister aux offensives des patrons extrémistes et de l'Etat.

(Philippe Pierre-Charles - secrétaire général de la CDMT)

 

En outre, la CDMT entend poursuivre cette année ses initiatives "pour les mobilisations unitaires contre les pesticides, contre les violences policières, contre le racisme et contre les atteintes de plus en plus graves aux libertés" selon elle.

"Harcèlement et répressions antisyndicales"

 

Pour la CGTM, "l’examen de la situation sociale a mis en lumière les actes de harcèlement ou de répression antisyndicale dont sont victimes des responsables syndicaux". C’est une des préoccupations majeures de la Centrale Générale des Travailleurs Martiniquais, en ces temps de pandémie, un syndicat qui a pointé du doigt "certains employeurs" lors de sa dernière commission exécutive (le 12 janvier 2021).

La CGTM a donc invité ses membres à tout mettre en œuvre pour organiser la mobilisation interprofessionnelle qui s’annonce pour le 4 février prochain.

Cette mobilisation correspond à la riposte, plus que nécessaire, qu’il y a lieu d’infliger à la politique néfaste d’Emmanuel Macron et sa clique.

(Louis Maugé - secrétaire général de la CGTM)

 

À quelques semaines des élections professionnelles, les organisations syndicales montrent les muscles. D’abord repoussées au mois de janvier 2021 du fait de la COVID-19, ce vote qui concerne notemment les salariés des très petites entreprises (moins de 11 personnes) et les employés à domicile, a été de nouveau reporté en raison des difficultés d’organisation soulevées par la crise sanitaire. Ce scrutin est désormais prévu du 22 mars au 4 avril 2021.