Loi travail : les syndicats martiniquais appellent à la grève contre un projet "scélérat"

Manifestation contre le projet de loi travail (17 mai 2016 à Fort-de-France)
Plusieurs organisations syndicales (CDMT, UNSA, CGTM/FSM, FO, FSU) appellent à "une grève active" ce lundi à partir de la maison des syndicats à Fort-de-France. L'activité des écoles, crèches, administrations, raffinerie, pourrait connaître des perturbations.
Le projet de loi visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs (ou "loi Travail" ou encore "loi El Khomri") est examiné à partir d'aujourd'hui (13 juin) au Sénat, à Paris. Les sénateurs veulent maintenir le principe contesté "d'inversion de la hiérarchie des normes", au coeur de l'article 2, qui donne la primauté à l'accord d'entreprise sur l'accord de branche.

Critiques de plus en plus vives en Martinique

"Le projet scélérat visant à donner l'autorisation aux patrons de ne pas respecter les dispositions protectrices du Code du travail ne doit pas passer", s'insurge Philippe Pierre-Charles de la CDMT (Centrale Démocratique Martinique du Travail). Son organisation et quatre autres, CGTM/FSM, FO,UNSA, FSU, appellent à la grève. "Ce projet planifie une grave régression des droits sociaux acquis par le mouvement ouvrier tout au long de son histoire", ajoutent les syndicats.

Perturbations dans les écoles, crèches, administration, raffinerie...

Les organisations citées se sont donnés un rendez-vous à partir de la Maison des syndicats dès 7 heures, ce lundi 13 juin 2016. "Cela signifie qu'il s'agira d'une grève active, avec – précisons le, la participation des travailleuses et travailleurs de la SARA Martinique", annonce Philippe Pierre-Charles. Le leader syndical insiste sur la participation de la section syndicale de la SARA qui va gêner la distribution du carburant pendant la journée. L'activité des écoles, crèches, administrations, raffinerie, risque de connaître des perturbations un peu partout en Martinique. Le maire de Fort-de-France prévient les parents des enfants des écoles et des crèches de la ville.

 


"Loi travail" où en est-on ?
La commission des affaires sociales du Sénat a apporté quelques modifications au projet de loi travail. Le texte réécrit par la Commission diffère sensiblement de la version adoptée le 12 mai en première lecture par l'Assemblée nationale, avec recours à l'article 49 alinéa 3. 

Le Conseil des ministres, réuni le 10 mai 2016, a autorisé le Premier ministre à engager la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée nationale pour le vote, en première lecture, du projet de loi visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs (ou "loi Travail" ou encore "loi El Khomri"). Cette procédure est prévue par l’article 49 alinéa 3 (49.3) de la Constitution du 4 octobre 1958 qui permet l’adoption sans vote d’une loi.

Lundi (13 juin), le texte est examiné par le Sénat, majoritairement de droite, en séance publique. Les débats dans l'hémicycle doivent durer deux semaines, sur fond de grèves et de manifestations des opposants au texte, avant un vote solennel le 28 juin. Mais le dernier mot devrait revenir à l'Assemblée nationale qui se prononcera début juillet en nouvelle lecture.