Dans le quartier de Balata à Fort-de-France, un VHU stationné dans un virage, à deux pas d’une habitation, suscite la colère.
Il y a des embouteillages monstres, à cause de cette voiture garée là. Quand on entend dire que ça amène des moustiques. Cela amène aussi beaucoup d'autres choses, comme des accidents, déclare un résident.On trouve de nombreux VHU également dans les résidences. Ils occupent souvent, les places de stationnement destinées aux véhicules en état de rouler. A la cité les Hauts du port par exemple, leur nombre est impressionnant.
Ca me dérange, car il y a des gens qui veulent se garer. Laisser les vieilles voitures, ce n'est pas bien. Mieux vaut les enlever, affirme une habitante.
Ils en retirent de temps en temps. Pas assez, mais pourquoi? Je ne sais pas. Peut-être que ce n'est pas signalé, s'interroge une voisine.
Depuis le décret sur la gestion des VHU, proposé par le député Serge Letchimy, les concessionnaires automobiles sont chargés d’enlever les épaves de voitures. Mais c’est aux communes de déclencher la procédure.
Nous avons signé des conventions avec l'ensemble des communes pour nous donner la permission légale de collecter les véhicule, pour les emmener dans un centre de traitement, et les réexpédier vers l'Hexagone, précise Christophe Medlock, président de l'association des constructeurs automobiles TDA VHU.
Après les opérations de recensement et de collecte, les épaves sont enlevées sous les yeux de Sylvian Garenne (Police municipale du Robert).
En 2018, au total 1 740 VHU ont été enlevés puis éliminés en Martinique. Après avoir mis l'accent sur les VHU situés sur le bord des routes, le domaine privé sera particulièrement ciblé.
Aucune commune de la Martinique n’est épargnée par les VHU. Le nombre d’épaves de voiture est certes, plus important dans le centre.
Certaines communes comme le Robert en ont fait leur cheval de bataille depuis de longues années. Pourtant, les véhicules abandonnés poussent comme des champignons, notamment dans les quartiers périphériques comme Fonds Brûlés ou encore Duchesne.
Ce sont effectivement des quartiers où on a une grosse problématique par rapport aux rats et aux serpents, explique Gaëlle Hippocrate, agent technique au service cadre de vie.
L’ampleur de la tâche est colossale. Pour l’équipe municipale du Robert, une fourrière serait la bienvenue.
Sur les véhicules abandonnés, si on n'est pas réactifs, pour faire la procédure, les véhicules restent là et deviennent des VHU. Donc ce manque de fourrière cause un gros problème. On a une recrudescence de véhicules abandonnés sur le territoire de la ville, précise Olivier Lise, chef du service cadre de vie.
Après les opérations de dépollution, les véhicules sont compactés, explique M. Morin le chef d'exploitation du centre agrée VHU du Robert.
Si les constructeurs automobiles estiment, dans le cadre de l'obligation du décret, qu'une fourrière serait pertinente, évidemment ils pourront en faire la proposition. Simplement une fourrière publique ne peut être une solution à une obligation faite au privé, précise Nicolas Fourrier, chef de service Risque-Energie et Climat à la DEAL.
La fourrière a fermé ses portes, il y a 4 ans.
La balle est dans le camp des concessionnaires automobiles. Ceci dit, ce sont les centres de traitement de VHU qui ont pris le relais sur la fourrière. Ils sont 5 sur notre territoire et traitent chacun, 2 000 VHU par an.