Mais où est donc l'œuvre d'art qui était à l'entrée de la mairie de Fort-de-France ?

L'oeuvre de Gilles Roussi dans le préau de la mairie de Fort-de-France
L'œuvre contemporaine qui trônait sous le préau de l'entrée principale de la mairie de Fort-de-France aurait disparue depuis 6 ou 7 ans. L'artiste Gilles Roussi, créateur de l'œuvre, s'en est ému et a contacté la municipalité de Fort-de-France sans pour cela avoir de réponse.

"La liberté inachevée" a disparu, la sculpture réalisée par l'artiste Gilles Roussi, n'est plus sous le préau de l'hôtel de ville de Fort-France. Cet édifice artistique inauguré en juillet 1989 et commandé afin de commémorer le bicentenaire de la révolution française ne fait plus partie du paysage foyalais.

Un monolithe avant-gardiste

Pour ceux qui s'en souviennent la sculpture avait pour base des pierres de la montagne Pelée et pour corps un monolithe en verre semi-réfléchissant dans lequel un dispositif électronique projetait par un faisceau lumineux des poèmes d'Aimé Césaire. La sculpture a subi les affres du temps, l'électronique est tombée en panne et des vandales l'ont taguée. On ne sait si elle a été restaurée ou réparée, elle a tout simplement disparu.

Liberté inachevés, l'oeuvre disparue de Gilles Roussi.

"Je viens vers vous pour savoir où se trouve cette sculpture !"

Gilles Roussi le créateur de l'œuvre ne décolère pas. Il a été prévenu il y a 6 ans de la disparition de sa création par un ami de passage en Martinique. L'édifice lui tient à cœur car c'est une commande spéciale d'Aimé Césaire dont il est le neveu. La sculpture aurait été élaborée avec la collaboration de Pierre Aliker. Après de gros problèmes de santé, Gilles Roussi décide d'écrire à partir de janvier 2023, au maire de Fort-de-France pour savoir où est passée sa sculpture ? Des courriers jusqu’à ce jour restés sans réponse.

Gilles Roussi connaît bien le monde de l'art, il est à l’origine de la création de l'institut des arts visuels de Fort-de-France. Ancien professeur à l'école d'art design de Saint-Etienne, il n'en est pas à sa première commande. Il sait, qu'en tant qu’auteur, il est investi "des droits patrimoniaux et des droits moraux" de son œuvre, indépendamment de la propriété matérielle de l'édifice par la municipalité de Fort-de-France. Il a décidé d'engager une action en justice.

Mise en demeure

C'est désormais sur le plan judiciaire que l'affaire sera menée. Gilles Roussi est représenté par son avocate Maître Chloé Chircop du Barreau de Paris. Dans un courrier daté du 3 juillet 2023, adressé au maire de Fort-de-France, le conseil de Gilles Roussi fort des droits de son client, met en demeure la mairie foyalaise en demandant de :

  • Justifier de la disparition de la sculpture
  • Confirmer, par écrit, que toutes les mesures nécessaires seront prises pour mettre fin aux agissements litigieux préjudiciables à la sculpture
  • Remettre à sa place la sculpture
  • Indiquer les mesures prises pour réparer le préjudice.

Et pour conclure, une solution à l'amiable moyennant finance est envisageable.

Mon client, Monsieur Roussi, est néanmoins disposé à résoudre ce litige à l’amiable, à condition que vous reveniez vers lui dans les meilleurs délais et que vous indemnisiez le préjudice subi.

Maître Chloé Chircop, avocate de Gilles Roussi

La mairie de Fort-de France ignore où se trouve l'œuvre de Gilles Roussi

Comment un édifice aussi imposant et remarquable sous le préau de la municipalité foyalaise a-t-il pu disparaître sans laisser de trace ? La municipalité n'a pour l'heure, aucune réponse...

La sculpture aurait disparu durant la précédente mandature et personne sur place ne se souvient de son existence, voire du sort qui lui a été réservé. Officiellement la mairie nous indique son impuissance face à cette situation.

Nous recherchons des informations, beaucoup d'agents sont partis à la retraite... Raymond Saint-Louis Augustin, le maire en fonction au moment des faits ne se souvient pas.

Service Communication de la mairie de Fort-de-France

Une réponse laconique qui n'est pas encore officiellement parvenue à l'artiste Gilles Roussi, déterminé à faire valoir ses droits et très irrité par cette situation.

Votre silence frise à ce jour le mépris, vous vous comportez de manière grossière à mon égard je dois malgré tout vous rappeler à votre devoir : celui de me répondre !

Gilles Roussi