L'une des figures emblématiques du gommier traditionnel avec "Saturne" et "la Lumière" s'en est allé à 84 ans. Eugène Letur dit "Ti frè" était un passionné de traditions, de sport et de culture. Outre le gommier, il était aussi un maître du danmyé (art martial martiniquais).
Daniel Betis•
Eugène Letur dit "Ti-frè" est né, aux Anses d'Arlet, d'une fratrie de 8 enfants (5 filles et 3 garçons). Dans cette commune de pêcheurs, il a appris les rudiments de la profession. Il embrasse le métier de matelot. Dès l'âge de 17 ans, il est engagé au service de pilotage de Fort-de-France.
Il a travaillé durant 7 ans aux côtés du pilote au long cours, Roger Lise chargé d'accoster les paquebots (Colombie, Antilles, Irpinia). Il sera ensuite matelot à la société Somatour, avant d'embrasser une carrière de marin-pêcheurs. Dès l'âge de 50 ans, il jouira d'une retraite méritée après 33 ans d'activités.
La mer, l'aviron, les gommiers : une philosophie de vie
"Ti fré" est l'exemple d'un sportif accompli, pour son épouse Mélanie et ses 10 enfants (7 filles-3 garçons). Il a commencé très jeune l'aviron, caracolant en tête pendant une décennie avec le bateau "l'innocent" appartenant à Roger Lise.
Au-delà du sport, Eugène Letur était un fervent défenseur de la tradition, notamment de cet art martial martiniquais tout en rythme, en chant, au son du ti-bwa et du tambour. Défenseur de cette pratique sportive de self défense, il excellait au tambour. Ce maître de la discipline avait comme passion la transmission.
À 84 ans, "Ti-frè", sportif et artiste du quartier de l'Anse Dufour aux Anses d'Arlet, a rempli sa mission.