Les marges de progression du tourisme de croisière sont bien visibles dans l'économie martiniquaise

Bateau de la Carnival Cruise Lines, qui est une compagnie maritime américaine spécialisée dans les croisières.
Le premier paquebot de croisière est attendu ce samedi 3 novembre 2018 à Fort-de-France. C'est le démarrage de la saison 2018-2019. Avec quelques 600 000 croisiéristes l'année dernière, l'activité se porte bien. Une étude socio-économique sur le tourisme de croisière le confirme.
Cette étude socio-économique vient d'être livrée à la demande du Grand Port Maritime de la Martinique et ses partenaires...(le CMT, l'AFD, ainsi que plusieurs professionnels du secteur). Elle a été réalisée sur la base des données concernant l’année 2015. 
 
Selon cette évaluation (réalisée par le cabinet DME), après la chute historique de 2011 avec moins de 50 000 visiteurs, l'activité s'est redressée ces trois dernières années.


Levier économique


Avec quelques 600 000 croisiéristes pour le calendrier 2017/2018 (soit le double de la saison précédente), l'activité a repris des couleurs et le Grand Port Maritime a forcément le sourire, après avoir financé 12 millions d'euros de travaux pour améliorer les infrastructures d'accueil des paquebots. La rentabilité économique des investissements réalisés par le Grand port est extrêmement élevée : 40% environ, dix fois la norme requise pour les équipements publics ;
 
Il faut dire que les ouragans qui ont sévèrement frappé en particulier Saint-Martin et la Dominique, ont permis à la Martinique de récupérer les voyageurs déroutés, ce qui a fait grimper la destination de la 24e à la 16e place durant la saison 2017/2018.
 

En moyenne 66€ une fois à terre


Bien entendu, ces chiffres encourageants ont bénéficié à toute l'économie d'après l'étude, puisque outre le chantier de rénovation des équipements (qui a généré des emplois et profité au BTP et autres fournisseurs, mais également à l'administration fiscale), il faut savoir que chaque touriste dépense en moyenne 66€ une fois à terre.
 
Plus globalement, la richesse induite par ce tourisme de croisière est de l'ordre de 35 millions d'euros.


Des lacunes à surmonter
 

Il reste beaucoup d'efforts à fournir afin de conforter cette fréquentation à la hausse, face à la concurrence des pays voisins dans le reste de la Caraïbes, comme Sainte-Lucie, la Barbade, Porto-Rico ou la Jamaïque parmi les 10 premiers les plus visités de la région, avec en tête, les Bahamas.
Trois principales priorités se dégagent donc de cette étude :
• D'abord accroître la fréquentation, en travaillant encore sur l’accueil en général.

• Ensuite, inciter les visiteurs à dépenser davantage, (même si l'escale Martinique reste toujours chère).

• et enfin, promouvoir le "tourisme basé", c'est à dire des voyageurs qui débutent leur périple à Fort-de-France ...(à la faveur notamment des compagnies low-cost en provenance des États-Unis, du Canada et de l'Allemagne)... car, les achats de ces derniers seraient trois fois plus élevés, comparés aux touristes en transit. 

**  L’évaluation socio-économique a été réalisée sur la base des données concernant l’année 2015.