Six mois après son arrivée à la tête de la commune du Marin, la nouvelle équipe doit faire face à une situation financière dégradée. Le budget hérité de l’équipe précédente présente un important déficit. Ce qui gêne le nouveau maire José Mirande et sa majorité.
Excédent ou déficit ? C’est le casse-tête à résoudre par la nouvelle équipe municipale du Marin. Un rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC), du 25 novembre 2020 demande au maire, José Mirande, de rectifier le budget primitif voté en juillet 2020, un mois après son élection.
Au lieu d’un excédent de 1 553 965,18 euros, le dernier compte administratif traduisant l’exécution du budget de 2019, présente un déficit de 6 577 774,82 euros. Cette différence s’explique essentiellement par l’inscription, abusive selon les magistrats, d’une recette de 8 111 740,00 euros représentant "des promesses unilatérales de vente de terrains nus".
La chambre régionale des comptes demande au maire d’enlever ces sommes des recettes à recouvrer dans la mesure où "ces promesses de vente ne constituent pas des recettes certaines au 31 décembre 2019". Ce qui signifie que les comptes de la commune ne sont toujours pas assainis, contrairement aux recommandations de la chambre régionale des comptes formulées à l’ancienne équipe conduite par Rodolphe Désiré.
Les comptes ne sont pas encore assainis
Les magistrats spécialisés dans le contrôle de la gestion des deniers publics ne sont pas satisfaits des efforts déployés par l’ancienne équipe. Le budget avait fait l’objet d’un plan de redressement pluriannuel jusqu’au 31 décembre 2021. Parmi les dépenses qui devaient être revues à la baisse, celles concernant le personnel et les charges financières.
Or, la CRC constate "que les mesures prises fin 2019 par la commune et traduites dans son budget pour 2020 vont à l’encontre de la nécessité de redressement de l’équilibre budgétaire et ne peuvent donc pas être qualifiées de suffisantes". Le nouveau maire doit suivre à la lettre les recommandations de la chambre régionale des comptes afin que le budget revienne à l’équilibre à la fin de cette année.
En attendant, le préfet prend la main sur le budget 2020 en y portant les modifications exigées. La nouvelle équipe municipale en place depuis six mois se retrouve pieds et poings liés. Ce n’est pas vraiment ce qu’elle avait souhaité.
♦Lire le rapport de la chambre régionale des comptes ici
L'ancien maire du Marin s'explique
Dans un courrier adressé au président de la Chambre régionale des comptes qui nous est parvenu, l’ancien maire du Marin tient à fournir quelques explications sur la situation budgétaire de la commune qu’il a administré durant 37 ans, jusqu’en juin 2020. Rodolphe Désiré conteste l’une des conclusions du rapport portant sur la vente de terrains nus.
Des opérations devant rapporter un peu plus de 8,1 millions d’euros à la commune. La CRC estime que ces recettes sont incertaines et qu’il convient de les retirer du budget. Ce que conteste l’ancien maire.
Ces promesses de vente de terrains municipaux ont été réalisées à partir des projets d’aménagement du Plan d’occupation des sols de 1989 et du Plan local d’urbanisme de 2006, que ces terrains n’ont pas été livrés à la spéculation immobilière, mais attribués pour réaliser des investissements structurants pour la ville du Marin.
Rodolphe Désiré écrit également que, forte des actes notariés correspondant à ces ventes, la commune a autorisé la construction d’un hôtel contigu au port de plaisance ainsi que l’aménagement de la zone de Maison rouge. Il signale que les bénéficiaires ont entrepris les démarches coûteuses d’obtention des permis de construire.