La Martinique détient le record du monde du nombre de drapeaux

Le drapeau rouge-vert-noir est à coté de l'écusson de la commune, du drapeau de l’Europe, de celui de la France au frontispice de la mairie du Prêcheur.
Un nouveau drapeau martiniquais est en cours de finalisation à l’initiative de la Collectivité Territoriale qui a lancé un concours à cet effet.  Un emblème qui va s’ajouter à ceux qui existent déjà.
 
Devinette facile en apparence : quel autre pays que le notre peut se permettre d’arborer pas moins de cinq drapeaux ? Chacun sait que la Martinique est un pays magique, à défaut d’être tout le temps magnifique. Nous en aurons bientôt une nouvelle preuve.

Les résultats du concours lancé par la Collectivité Territoriale sur la création d’un hymne et d’un drapeau à utiliser à l’international par nos délégations seront connus après le 15 avril 2019. Le président du conseil exécutif va choisir l’emblème supposé nous représenter.

Passons sur le fait qu’il n’est pas lui-même à l’origine de cette idée surprenante. Passons aussi sur le fait qu’il aura le dernier mot, très démocratiquement, évidemment ! Passons, enfin, sur la gêne créée au sein du conseil exécutif par ce drôle de concours. Ses alliés de droite ne jurent que par les drapeaux officiels de la France et de l’Europe. Ses alliés indépendantistes rappellent que pour eux, c’est le rouge-vert-noir.
 

Pas moins de cinq drapeaux pour symboliser la Martinique


D’où la question : quel drapeau pour la Martinique ? Depuis deux siècles et demi, le pavillon de la marine marchande coloniale aux quatre serpents était supposé symboliser la Martinique française. Il a fallu un président « ni-de-droite-ni-de-gauche » pour le supprimer. Nous avons aussi depuis un siècle et demi le tricolore bleu-blanc-rouge de la République. Lequel est accompagné de l’emblème bleu azur aux 12 étoiles de l’Union européenne.

En outre, est apparu, il y a un demi-siècle, un drapeau symbolisant l’union du peuple en lutte pour son émancipation. Le drapeau revendiqué par les nationalistes, partisans de l’autonomie ou de l’indépendance, est le rouge-vert-noir. Il n’est pas consensuel, c’est exact. Mais depuis quelque temps, des jeunes peu politisés le brandissent comme un marqueur identitaire.

Derrière quel drapeau devons-nous nous rassembler sereinement ? Le moment n’est-il pas venu de tenir un grand débat sur le sujet ? Quelle autorité est la plus légitime pour poser la question ? Du coup, la devinette n’est pas du tout facile.