La Martinique est tombée dans la folie des cantiques de Noël

Ambiance festive lors d'un chanté Nwèl avec le groupe An Rita
À peine la Toussaint célébrée et l’hommage aux défunts passé, voilà déjà la saison des Chanté Nwèl. Peu importe que la date rituelle ne soit pas respectée. L’essentiel est de chercher toutes les occasions pour s’amuser à bon compte.
La saison des cantiques de Noël a commencé, l’hommage à nos défunts à peine effectué. Question naïve : quelle autorité est à même d’instaurer les coutumes dans un pays ? Qui a le pouvoir d’éditer le calendrier des événements marquants ? Qui a le droit de décider l’ordonnancement des fêtes, réjouissances et commémorations ?

Pour les faits historiques, la réponse est évidente. Leur anniversaire est déterminé par un événement : la fin de la Première guerre mondiale, le 11 novembre ; l’abolition de l’esclavage, le 22 mai. Mais pour les coutumes ou les traditions, rien n’est simple. C’est le cas pour nos chanté nwèl. Les cantiques peuvent être entonnés au premier dimanche de l’Avent, le 2 décembre cette année.
 

Nous en sommes encore loin, ce qui n’empêche pas la sarabande des cantiques d’être bien entamée. Un vrai bizness, avec des groupes spécialisés engagés parfois à prix d’or pour une soirée, jusqu’à 3 000 euros. Ce n’est pas toujours le cas, certains groupes se déplaçant gratuitement. L’essentiel, c’est de communier au nom du doux Jésus, n’est-ce pas ?

Pendant que nous y sommes, pourquoi ne pas attaquer le Carnaval ?


Si certains d’entre nous sont aussi pressés de fêter Noël, c’est peut-être que l’époque l’explique. Le mercantilisme généralisé et le regain de religiosité font bon ménage, apparemment. Le phénomène interpelle celui qui se demande si nous sommes obligés de commencer avant l’heure de célébrer un événement.
Pendant que nous y sommes, pourquoi ne pas attaquer le Carnaval ? Je ne sais pas pour vous, mais mon déguisement est déjà prêt. Ce sera celui du clown qui n’arrête pas de rire de nous-mêmes.