Martinique Football veut donner une nouvelle dimension au football martiniquais (4/5)

Loïc Patrice (à gauche) et Eddy Giboyau (à droite) s'occupent de leur site depuis deux ans maintenant.
Quatrième volet de notre série sur les passionnés de football local. Rencontre aujourd'hui avec les fondateurs du site Martinique Football. Il existe depuis deux ans. Cette année marque une nouvelle étape.
Martiniquefootball.com, c'est l'histoire de trentenaires revenus au pays, il y a trois ans, après avoir passé plusieurs années à Paris. Au départ à trois, le site est maintenant géré par deux passionnés. "On avait envie d'apporter notre pierre à l'édifice, en proposant une alternative aux internautes martiniquais", raconte Eddy Giboyau, le président de l'association Martinique Football. "On a fait le site en une nuit", ajoute Loïc Patrice, son camarade.

Nous sommes alors en septembre 2016. Vient ensuite l’affiliation à la Ligue de Football, ce qui leur permet d’avoir des accréditations pour entrer dans les stades. "Ça nous a apporté du crédit", précise Eddy Giboyau. Et puis il y a ce coup en novembre au sujet d’Alvin Lamasine. "En se renseignant directement sur le site de la Fédération Française de Football, nous nous sommes aperçus qu'il y avait un joueur de 16 ans du Golden Lion qui était convoqué [N.D.L.R. : Pour un stage à Clairefontaine avec l'Équipe de France des moins de 16 ans]. Tout de suite, on a pris une photo de lui, on a relayé ça sur les réseaux sociaux. Ça a pris de l'ampleur, on a reçu beaucoup de bons retours. Depuis ce jour-là, on a vraiment senti un engouement par rapport à nous", assure Eddy Giboyau.

Calendrier, résultats des matchs, interviews des joueurs, actualité des trois divisions, du football féminin et des joueurs expatriés, voilà ce que propose le site internet. Mais Martinique Football collabore également avec CVC Foot depuis novembre 2016. Eddy Giboyau commente des matchs régulièrement.

Le commentaire, un rêve de gamin

Chacun a sa spécialité. À Eddy, le contenu, les articles, les interviews. À Loïc, la partie technique et informatique comme la maintenance du site ou encore la prise de vue. Tout ce travail est fait bénévolement. Dans le civil, Eddy est adjoint administratif, Loïc est chef de projet digital. Journalistes eux ? "C'est un bien grand mot", répond amusé Eddy Giboyau. "Non, on est des amateurs de football, des passionnés. On a envie de transmettre cette passion, on a envie de mettre en lumière nos footballeurs et les bénévoles qui oeuvrent au quotidien".

Une audience à 60 % extérieure à la Martinique


Page Facebook, Profil Instagram, Compte Twitter. Martinique Football est présent sur les principaux réseaux sociaux. Depuis la fin du championnat, le site est en sommeil. "L'idée est de rafraîchir le site, de rendre l'information plus accessible à l'internaute. Il verra tout de suite le classement", explique Loïc. Le site devrait être opérationnel pour la prochaine saison, dès le mois d’août. Sur la nouvelle plateforme, on pourra trouver de nouvelles choses. Eddy Giboyau ne veut pas entrer dans les détails. Mais il donne tout de même quelques pistes, évoquant "des interviews du corps arbitral, des bénévoles qui oeuvrent au quotidien".

"On n'arrive pas à établir le lien entre l'équipe et l'internaute" (Loïc Patrice)


Et parmi les nouveautés qu'ils veulent développer, il y a l'idée d'une boutique en ligne de produits dérivés. Ils veulent "inciter les clubs à s'investir plus dans la commercialisation de tout ce qui est équipements, maillots, écharpes par exemple. On a beaucoup de cas de personnes à l'étranger qui nous demandent si elles peuvent avoir des maillots de telle ou telle équipe, ou de tel ou tel joueur. On n'arrive pas à établir le lien entre l'équipe et l'internaute", explique Loïc Patrice.

Ils se déplacent tous les week-ends sur les terrains pour faire des interviews comme ici, avec Yan Thimon du Club Franciscain (à gauche).
Pour les deux comparses, le football local représente un vrai marché commercial et médiatique. Ils se disent fiers de leurs 19 000 visites en un an. Quant à leur audience, 60 % d'entre elle est à l’extérieur de la Martinique et 40 % est locale. Il leur manquerait quoi alors ? Un accompagnement et l'implication des jeunes, "qui auraient envie d'apprendre en informatique. Même des jeunes qui cherchent des stages", assure Loïc Patrice.

"On a besoin d'appui et de temps"