Ce courrier intervenait au moment où l’on comptait 93 cas de coronavirus dans l’île (dont 11 en réanimation).
Nouveau courrier au préfet Stanislas Cazelles
D’ores et déjà, la Collectivité Territoriale de Martinique a pris des dispositions pour faciliter le transport aérien et terrestre, ainsi que l’hébergement de cette équipe médicale. Les détails logistiques sont en cours de finalisation.
Je sollicite plus précisément votre concours pour faciliter les autorisations auprès de l’aviation civile pour l’arrivée de l’équipe médicale cubaine.
(Alfred Marie-Jeanne - 3 avril 2020)
Mais à ce jour, l’équipe médicale cubaine n’a toujours pas foulé le sol de Martinique. C’est d'ailleurs mardi (26 mai 2020) que le préfet a donné son autorisation à l'ambassade de France de Cuba, "pour qu’elle délivre les visas aux médecins. Leurs titres de séjour vont donc être produits par la préfecture" assure son service de communication.
Les relations diplomatiques entre la grande île et la France sont plutôt bonnes, et ce, bien avant la visite de l’ancien président français, François Hollande (en mai 2015) qu’il avait qualifié d’"historique".
Parallèlement, les formalités administratives pour sortir de Cuba ont été assouplies depuis la réforme de la loi migratoire du gouvernement.
Cette réforme qui était en vigueur depuis 1961, a supprimé depuis janvier 2013, le permis de sortie du pays, en autorisant tout cubain de plus de 18 ans, à se rendre à l'étranger s'il est muni d'un passeport en règle.
Mission retardée
Pour autant, la venue à Fort-de-France de la délégation médicale cubaine est retardée, tandis que le virus semble actuellement marquer le pas, en Martinique comme dans les autres régions de France.
En amont, il a fallut préparer toutes les procédures administratives ces dernières semaines, "ce qui prend un certain temps" souligne Maguy Marie-Jeanne, directrice et coordonnatrice des relations extérieures, de la communication et de la performance pour la CTM (Collectivité Territoriale de Martinique).
On a beau demander des procédures rapides, malheureusement, on ne gère pas ce temps-là, ce qui nous contraint.
De notre côté, on à déjà l’avion, l’hôtel et tout ce qui concerne l’intendance, mais pour ce qui concerne la partie purement administrative, ce n’est pas de notre ressort.
Cela dit, ce temps parait long mais nécessaire, car l’Etat avait besoin d’informations complémentaires et de garanties pour savoir qui vient chez nous, et je pense qu’on a bien mis en place tout ce qu’il fallait (...).
Plusieurs administrations interviennent
Il faut préciser que plusieurs administrations interviennent dans ce dossier depuis que le chef de l'État a donné son accord. L’ambassade de France à Cuba qui relève du ministère des affaires étrangères, le préfet sous couvert du ministère de l’Outremer, l’ARS, les hôpitaux concernés, et nous la CTM, ce qui prend en effet un certain temps, malgré des points hebdomadaires depuis le 1er avril.
(Maguy Marie-Jeanne)
La délégation est donc attendue dans les jours qui viennent (pas de date précise), une fois que toutes ces formalités seront définitivement bouclées. Elle sera composée de 15 personnes dont 13 médecins pour des spécialités diverses "que le CHUM et la clinique Saint-Paul avaient réclamées".
Nous avions prévu une mission de 2 voire 3 mois...Tout dépendra des besoins des établissements.
Une fois sur place, il y aura une obligation de quatorzaine, sachant que l’équipe subira la même mesure avant de quitter Cuba.
Puis ces médecins seront opérationnels (...), mais ils ne vont pas pratiquer en tant que tels (...). Ils vont seconder et ajuster les effectifs locaux, mais ils n’ont pas vocation à priori, à établir des prescriptions. Bon, après cela se passera entre professionnels.
(Maguy Marie-Jeanne)
Objectif : "pérenniser cette coopération"
À plus long terme, la Collectivité Territoriale de Martinique espère "pérenniser cette coopération médicale", ne serait-ce que "par le biais de la télé-médecine" dans un premier temps, précise Maguy Marie-Jeanne.