Membres de la famille et accompagnants, désormais interdits d'accès aux urgences de l'hôpital Pierre Zobda Quitman

Urgences du CHU Pierre Zobda Quitman à Fort-de-France (La Meynard)
Cette mesure a été annoncée par le CHU de Martinique à la suite d'une agression aux urgences de l'Hôpital Pierre Zobda-Quitman dimanche 21 avril. Le centre hospitalier indique également saisir la justice si de nouveaux évènements "nuisant directement à la prise en charge des patients" venaient à se produire sur l'un de ses sites.

C'est peut-être la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Au lendemain de ce nouvel acte de violence, la direction du Centre Hospitalier Universitaire de Martinique a pris une mesure forte. "Ce qui a été vécu par les équipes dimanche est tout à fait inadmissible", indique le directeur général de l'établissement de santé.

Il s'agissait pour nous d'être à l'écoute des équipes et de prendre des décisions. Il est indiqué dans le communiqué de presse assez clairement : "devant cette situation inacceptable [...] et jusqu'à nouvel ordre, l'accès aux urgences est dorénavant interdit aux familles et accompagnants, sauf cas exceptionnel". Nous savons parfaitement que le gros enjeu que nous avons devant nous est le lien avec les usagers, les familles et que nous avons aussi du travail à fournir dans cette médiation entre familles, visiteurs et équipes soignantes. Mais il s'agissait pour moi d'être vraiment à l'écoute de ce que souhaitaient les équipes. Elles voulaient des décisions rapides, proportionnées, logiques, un peu radicales pour certaines d'entre elles. Les équipes soignantes le disent, nous ne venons pas au travail pour nous faire insulter, menacer, mais nous sommes là pour soigner et accompagner des patients.

Jérôme Le Brière, Directeur Général du CHU de Martinique

Et c'est là tout l’enjeu. La direction souhaite "un retour à la raison des usagers de l'hôpital public". Ainsi, l'établissement prévoit différentes mesures.

Il y a un plan d'action qui est en train de se mettre en place et qui sera discuté avec les équipes notamment sur la sécurisation périmétrique à la fois du CHU et du service des urgences. En tant que chef d'établissement, je me dois de protéger les usagers, les familles, mais surtout les personnels soignants. Je ne peux laisser passer des actes de violence, de malveillance, d'irrespect caractérisé et dans ce cadre, assez mécaniquement, chaque fois que cela est nécessaire, nous porterons plainte.

Une agression de plus

Les faits se sont déroulés dimanche matin (21 avril 2024) vers 9h45. Un homme, accompagnant d'une femme prise en charge, a menacé avec une arme à feu six membres du personnel du service des urgences.

Ce nouvel acte de violence au sein de l'hôpital a suscité de nombreuses réactions. L'Agence Régionale de Santé de Martinique (ARS) a condamné "avec fermeté les actes de violences envers les professionnels de santé du CHUM".

L’ARS rappelle que les structures de santé, dont le CHU de Martinique, sont et doivent rester des lieux où les patients se rendent pour recevoir des soins dans les meilleures conditions, et pour les professionnels de santé de pouvoir exercer en toute sécurité. Toute violence physique, verbale ou intimidation envers les soignants du CHUM, et à plus large échelle l’ensemble des soignants, est intolérable et constitue une atteinte à l’engagement de ces professionnels pour la santé de tous.

Communique ARS Martinique

Les urgences mais également d'autres services du Centre Hospitalier Universitaire de Martinique sont régulièrement victimes de faits de violence. Patients et professionnels de santé se retrouvent en première ligne.

Parfois, les actes sont très graves. Un homme blessé par balle avait été kidnappé de sa chambre du service de chirurgie viscérale en avril 2021. Un patient alcoolisé et sous l’emprise de cannabis, estimant l'attente trop longue, avait brisé une vitre des urgences en novembre 2019.