Mission patrimoine : l'habitation Vivé, située dans la commune du Lorrain, sera restaurée

Les jardins de l'Habitation Vivé au Lorrain.
Inscrite sur la liste des Monuments historiques français, l’Habitation Vivé au Lorrain, sera restaurée avec les aides de la Mission patrimoine confiée à Stéphane Bern pour la sauvegarde du patrimoine.

L’Habitation Vivé, située dans le Quartier Vivé Nord de la commune du Lorrain, est une ancienne exploitation agricole développée autour de la canne à sucre.

Construite dans la deuxième moitié du 19e siècle, l’habitation se situe à côté du plus ancien lieu habité de Martinique.

Au 3e siècle, les Amérindiens, originaires de Saladéro au Venezuela, étaient les premiers occupants du site. D’ailleurs, un musée amérindien devrait être construit à proximité de l'habitation.

La maison de l’habitation, ses vestiges et dépendances sont protégés depuis 2019, lors de son inscription aux Monuments historiques français.

Habitation Vivé au Lorrain.

Dans l’inventaire de l’Habitation Vivé, récupérée des Archives nationales d'Outre-Mer, dépôt des Greffes, le lieu se composait de la maison principale, bâtie en dur, avec son pavillon en bois et une galerie.

Il y avait une seconde structure en dur ainsi qu’un bâtiment de "maçonnerie en terre" qui servait de cuisine. Il y avait une case à lessive.

Sur le site, le logement des "domestiques" était construit en charpente de bois du pays, divisé en plusieurs chambres.

L’habitation possédait une chapelle et son propre l’hôpital de 3 chambres.

Il y avait également "une case pour les négresses en couches" bâtie avec des planches en bois et couverte en paille.

Dans la basse-cour se trouvaient le poulailler, le colombier, la lapinière et la case à cochon.

Il y avait une écurie à chevaux et une autre aux mulets ainsi qu’une case pour héberger le gardien des mulets.

Il y avait le moulin alimenté par une prise d’eau et un canal. À proximité se trouvaient la sucrerie et un bâtiment où se trouvaient la purgerie et la siroterie équipée de deux chaudières et d'une étuve.

Deux autres bâtiments servaient de vinaigrerie et de gragerie avec un four, un coffre à farine et une platine.

L’Habitation Vivé possédait une forge "construite en mauvaise maçonnerie."

L’inventaire a noté 3 cases à bagasses.

Le tout était clôturé par les murs de maçonnerie qui mesuraient 1000 toises ou 1800m. 

Au bord mer, il y avait un magasin construit en maçonnerie, "servant d'abri à deux canots qui y sont placés pour l'usage de l'habitation."

Les archives de l'Habitation Vivé, détruites dans un incendie en 1970, a porté un coup dur à la connaissance de ce lieu. 

La préservation d’une structure unique

Les travaux sur ce site, annoncés par la Mission patrimoine, sont d’une importance cruciale pour la préservation du site. 

Aujourd’hui, la maison principale, modifiée à plusieurs reprises depuis sa construction en 1865, est menacée par les infiltrations et des fuites.

Habitation Vivé, la toiture en mauvais état.

Pour retrouver son esthétisme et l’étanchéité d’origine, il faut refaire la charpente et la couverture au plus près de son état d’origine. 

L’aménagement des abords extérieurs du site est également prévu, avec la restauration de la case à vent, les escaliers d’accès au jardin, et les structures d’aqueduc.

Depuis 2018, l’Habitation Vivé appartient à Monsieur et Madame Berthol. Le couple souhaite ouvrir la maison au public, organiser les manifestations et accueillir les réceptions privées.

La restauration rendra le site accessible et sécurisé pour les visiteurs, tout en préservant son authenticité.

Les travaux devraient commencer vers la fin de 2025.