Six tables rondes, des dizaines d’heures de négociation, mais toujours pas d’accord signé. Les discussions bloquent sur deux points.
- Le premier concerne le nombre de produits. Le RPPRAC exige une baisse des prix sur "tout l’alimentaire", soit 40 000 produits, dont certains de première nécessité.
Si en l'état une signature est faite, je tiens à informer les Martiniquais que pour le moment il n'y a rien pour la nourriture des bébés, pas de déodorant ni de surgelé en légumes. Tous en conserves pas forcément bon pour la santé.
Aude Goussard, secrétaire du RPPRAC
À l'issue de 5e table ronde (vendredi 11 octobre), un accord a été trouvé pour baisser les prix d’environ 6 000 produits. Mais cela est très loin des 40 000 réclamés.
Nous avons tellement travaillé pour arriver aux 6 000 produits. Nous avons tellement collaboré pour arriver aux 69 familles de produits. Nous avons tellement fait. Je ne peux pas aujourd'hui, alors que nous avons des avancés sur ces produits, vous dire que l'on pourra arriver à 40 000. Je ne peux pas vous le dire. Dans cette équation rentre aussi la production locale. Nous souhaitons qu'elle puisse rentrer et qu’elle soit accompagnée.
Catherine Rodap, présidente du MEDEF Martinique
- Inclure la production locale est l'une des solutions pour réduire la différence de prix entre l'Hexagone et la Martinique. Il s'agit du 2e point d'achoppement.
Aujourd'hui, s'alimenter coûte 40% plus cher en Martinique qu'à Paris, Rennes ou Marseille.
Dans un premier temps, nous allons garder les circuits d'importation, mais toute de suite commencer à ouvrir nos esprits sur importer dans d'autres territoires et ne plus dépendre de ce chemin entre le Havre et la Martinique.
Alexandre Ventadour, conseiller territorial de la CTM
Baisser l'octroi de mer est également au cœur des débats. Cette taxe est pourtant vitale pour les 34 communes de Martinique.
Voir 40 000 produits baisser en mettant des taux à 0%, c'est tuer l'octroi de mer. La boucle est bouclée. Si l'on fait cet exercice et que l'on tue cette recette, je pense que beaucoup de communes mettront la clé sous la porte. Les incidences vont être immédiates.
Justin Pamphile, président de l'association des Maires de Martinique
Des communes qui ne vont plus pouvoir répondre aux besoins de leurs habitants. La CTM préfère relativiser.
Nous avons présenté un plan de compensation. Lorsque nous retenons l'octroi de mer, que nous le mettons à 0% sur un certain nombre de produits, c'est que nous l'augmentons sur un certain nombre d'autres produits. Je ne pense pas qu'il faille laisser penser et laisser dire que nous nous attaquons au service public ou aux dotations des collectivités. Ce n'est pas vrai.
Alexandre Ventadour, conseiller territorial de la CTM
Les débats vont donc reprendre mercredi matin (16 octobre). Le RRPRAC qui ne compte pas céder sur ces deux derniers points annonce qu'il continuera ses actions contre la vie chère en cas de gel des négociations.