"Moi, Lumina Sophie", premier roman de Chantal Clem

Le premier roman de Chantal Clem est un devoir de mémoire. L'écrivaine, historienne de formation, conceptrice du projet "Figures de femmes totem des Outre-Mers" a pris l’option de réaliser une mission de mise en valeur d’héroïnes qui constituent le tréfonds de l’histoire de la Martinique et de la Caraïbe.

Lumina Sophie, militante engagée, éprise de justice

Lumina Sophie Ruptus dite “Surprise”, est née le 5 novembre 1848 au Vauclin. Elle grandit en vivant  les conditions de vie rurale des travailleurs martiniquais et occupe diverses fonctions.

En février 1870, à la suite d’une altercation classée sans suite entre un ouvrier agricole Léopold Lubin et un européen Augier de Maintenon, aide-commissaire de marine, qui l’avait fouetté, Léopold Lubin se venge deux mois plus tard en rendant la pareille à son agresseur..

Arrêté, il est  condamné en août 1870 à cinq ans de bagne en Guyane. Le 21 septembre 1870, la foule se révolte à Rivière-Pilote et s’en prend au Béké Codé.

Lumina Sophie est arrêtée et incarcéré à Fort-Desaix puis à la prison centrale de Fort-de-France avec comme chef d'accusation sa participation active au  soulèvement.

Condamnée aux travaux forcés à perpétuité au bagne de Saint-Laurent-du-Maroni en Guyane, elle meurt en 1879, à l’âge de 31 ans.

Moi Lumina, un roman qui éveille les consciences

"Moi Lumina Sophie" parue aux éditions Owen pusblishing  joue avec les mots et le temps pour valoriser de façon intrinsèque les femmes. Chantal le Clem estime que  cette héroïne doit imprégner la mémoire collective.

L’autrice fait parler l’intéressée à la première personne donnant de l’emphase à son livre informatif.

Ce roman met en lumière l’influence ultramarine dans la construction patrimoniale du cercle culturel de la France et le côté passionné et engagée de l’héroïne et de l’autrice.

"Moi Lumina Sophie", préfacé par Raphaël Confiant demeure un roman qui éveille les consciences.