"Mon entreprise après le Coronavirus" : réponses aux interrogations des chefs d'entreprise

Stéphanie Octavia et Céline Rose, la présidente de la CPME, (Confédération des Petites et Moyennes Entreprises de Martinique), répondent aux questions pratiques qui se posent aux entreprises.
Que faire quand votre entreprise est forcée d’arrêter toute activité dans  ce contexte ? Que faire quand vous n’avez plus aucune entrée d’argent, aucune trésorerie…mais que vous devez manger, boire, payer des factures, subvenir aux besoins de votre famille et surtout préparer la reprise pour conserver votre activité professionnelle ? Nous avons reçu le mail d’un entrepreneur, loueur de voiture et restaurateur.
Avec la crise liée au Covid-19 et l’état d’urgence, beaucoup d’administrations ne sont plus accessibles physiquement. Et même par téléphone, cela peut aussi être compliqué. Pourtant cette période entraîne pour les chefs d’entreprise une augmentation des démarches administratives, pour la plupart, à effectuer en ligne…mais encore faut-il que le site web soit fonctionnel, et que l’entrepreneur sache maîtriser internet.
Les dirigeants ne savent absolument pas si elles survivront à l’épidémie de covid-19. Et il ne fait désormais aucun doute sur le fait que la crise sanitaire laissera la place à une crise économique sans précédent.

Sur monentrepriseapreslecovid972@gmail.com, nous avons reçu le courrier désemparé de deux jeunes femmes qui ont ouvert une agence de voyage il y a seulement 8 mois. À l’époque la Martinique recevait une cinquantaine de vols chaque jour. Aujourd’hui c’est à peine 3. Leur activité risque tout simplement de disparaître.Dans le BTP, après les atermoiements sur l’arrêt ou non des chantiers et sur le droit ou non au chômage partiel, le secteur fait face à un nouveau danger : la suspension et le report de toutes les demandes d’autorisations d’urbanisme.

C’est la catastrophe assurée pour de très nombreuses entreprises. Les permis de construire ne sont pas instruits. Il faudra attendre plusieurs mois après la levée de l’état d’urgence, pour relancer les activités. Un entrepreneur du Bâtiment s’en est inquiété et nous a adressé une question par mail. Il ne faut pas oublier tous ces entrepreneurs qui ont lancé leur entreprise récemment. Ils se heurtent aujourd’hui à une difficulté majeure pour des structures toutes jeunes et pas encore viables. Une gérante de pizzeria du Diamant a évoqué ses inquiétudes, 5 mois seulement après l’ouverture de son établissement.

Comment honorer ses charges sociales sans revenus ?


Le confinement se poursuit en Martinique et une inquiétude grandit du côté des chefs d’entreprise. Pourront-ils se relever de cette crise ? Seront-ils à même de pérenniser les emplois ? Un artisan charpentier, en micro entreprise depuis 2004, nous a contacté au sujet des charges sociales, très difficiles à honorer sans trésorerie.Par les décrets des 25 et 30 mars 2020, le gouvernement prévoit d’aider les entreprises touchées par les conséquences économiques, financières et sociales de l’épidémie de covid-19, et par les mesures prises pour limiter sa propagation.

Un fonds de solidarité est financé par l’Etat, les régions et les collectivités d’Outre-mer. Il se monte à 1 500€ maximum. Il est destiné aux très petites entreprises, les TPE de moins de 10 salariés, aux indépendants, micro entrepreneurs, professions libérales, qui ont fait l’objet d’une fermeture administrative OU dont le chiffre d’affaires a baissé de 50% entre mars 2019 et mars 2020.

Une aide complémentaire de 2 000€, pilotée par la CTM (Collectivité Territoriale de Martinique), peut aussi être attribuée en plus du fonds de solidarité. 

Volonté du gouvernement d'améliorer le plafond du fonds de solidarité


Face aux conséquences de l'épidémie du nouveau coronavirus, Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie a fait plusieurs annonces hier (8 avril 2020)  sur France 2. Alors que la France a annoncé une baisse d'environ 6% de son produit intérieur brut au premier trimestre, le gouvernement se dit prêt à soutenir massivement les entreprises.