Lorsque l’on évoque le volcan de la Montagne Pelée, il nous vient immédiatement à l’esprit la catastrophe du 8 mai 1902. Mais le volcan a connu de nombreux épisodes éruptifs au fil des siècles. Retour sur l’historique de cette activité éruptive.
Les archéologues ont retrouvé la trace d’une première éruption de la montagne Pelée autour de -60 avant JC. Sans plus de précision concernant d’éventuels dégâts ou pertes humaines.
La seconde éruption confirmée par les relevés géologiques a eu lieu au 4e siècle. On retrouve les dépôts de ponce qu’elle a engendrée dans les villages Amérindiens découverts au Lorrain ou à Basse Pointe.
Le volcan s’est ensuite éteint pendant près d’un millénaire. C’est autour de 1300 qu’une nouvelle éruption se produit, entraînant une interruption dans le peuplement précolombien de la Martinique.
Quand les colons français s’implantent, en 1635, les occupants légitimes de l’île évoquent une éruption qui aurait "pelé" les flancs de la montagne quelques décennies plus tôt ; d'où probablement le nom de Montagne Pelée.
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Deux éruptions phréatiques (sans apport de magma à la surface) se produisent au 18e et 19e siècle. La première, en 1792, génère quelques explosions qui n'affectent que la zone sommitale du volcan et n'inquiètent en aucun cas les habitants.
La seconde, en 1851, est plus violente et provoque des explosions souterraines. Quelques-unes d'entre elles provoquent des retombées de cendres sur les villes du Prêcheur, du Morne Rouge et de Saint-Pierre.
Les premiers signes de réactivation de la Montagne Pelée se produisent ensuite en 1889, avec l’apparition de fumerolles dans le cratère sommital de l’Étangec.
Mais ce n’est qu’en 1900 et surtout au début de l’année 1902, que le nombre et l’intensité des fumerolles augmente régulièrement jusqu’au 23 avril 1902, quand la première explosion phréatique se produit. De nombreuses explosions vont suivre, entraînant d’abondantes retombées de cendres sur le flanc ouest du volcan.
Le 5 mai, le lac qui occupait le cratère sommital de l’Étangec se déverse, suite à la rupture de son barrage naturel, dans la vallée de la rivière blanche. Un lahar engloutit la distillerie Guérin, située à l’embouchure de la rivière, faisant les 23 premières victimes de l’éruption.
Le 8 mai, à 08h 02 du matin, une violente explosion se produit au sommet du volcan. La ville de Saint-Pierre, capitale culturelle et économique de la Martinique, est détruite en quelques minutes. Plus de 28 000 personnes sont tuées sur le coup.
7 nuées ardentes vont se succéder jusqu’au 30 août 1902. Cette dernière coulée pyroclastique détruit la ville du Morne Rouge, faisant 1000 victimes de plus.
Une dernière manifestation éruptive intervient de 1929 à 1932. L'activité explosive, moins violente cette fois, ne génère aucune nuée ardente péléenne. Suite à cette éruption, la Montagne Pelée connaît une activité fumerollienne qui décline lentement. Les dernières fumerolles, localisées entre les deux dômes, disparaissent en 1970.
(Source institut physique du globe).