Motion de censure contre le gouvernement Barnier : les députés de Martinique ont voté pour... sans succès

Sans surprise, la motion de censure déposée par les députés du "Nouveau Front Populaire" (NFP) contre le gouvernement de Michel Barnier, a été rejetée ce mardi 8 octobre. Les quatre députés de Martinique ont voté pour cette motion de censure.

Loin des 289 voix indispensables à l’adoption d’une motion de censure, le texte défendu par le NFP a recueilli 197 suffrages. Une barre qui n’a pu être franchie sans les voix des 141 députés de l’alliance entre le Rassemblement National (RN) et Éric Ciotti. Dans sa motion, la coalition de gauche invoque deux motifs à sa volonté.

Le premier motif de la censure, c’est que l’existence de ce gouvernement, dans sa composition et ses orientations, est une négation du résultat des dernières élections législatives. Sur la base de ces résultats, le président de la République aurait dû nommer à Matignon la personnalité proposée par le Nouveau Front Populaire, coalition ayant recueilli le plus grand nombre de sièges (193) à l’Assemblée nationale, Extrait de la motion de censure du Nouveau Front Populaire

Et les députés du NFP d’en venir au second motif de leur motion, à savoir les orientations politiques du gouvernement Barnier.

Pour les signataires en effet, censurer l’équipe actuellement aux responsabilités est une voie particulièrement efficace afin d’obtenir l’abrogation de la réforme des retraites. Des parlementaires qui, en outre, qualifient le projet de loi de finances et le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025, de textes budgétaires "les plus austéritaires de ces vingt-cinq dernières années".

"D’autres projets et déclarations qui aggravent les fractures qui traversent notre société"

 

Des choix politiques qui, à lire cette motion de censure, n’ont pas constitué les seules motivations des 192 signataires.

À ces choix financiers s’ajoutent d’autres projets et déclarations qui aggravent les fractures qui traversent notre société, comme la politique du tout répressif incarnée par le nouveau ministre de l’Intérieur, la remise en cause probable de l’aide médicale d’État et le durcissement annoncé de la loi immigration. C’est pourquoi (…) les députés signataires de cette motion appellent à la censure du gouvernement de Michel Barnier.

Béatrice Bellay, Jiovanny William, Jean-Philippe Nilor et Marcellin Nadeau, c’est-à-dire les quatre députés de Martinique, tous membres du NFP, ont voté en faveur de cette motion de censure.

Sur sa page Facebook le député de la première circonscription, Jiovanny William, explique son vote notamment par sa volonté de "renversement d’un gouvernement qui méprise les peuples des outre-mer et qui ne travaille pas avec ses élus". Et pour la députée de la troisième circonscription, Béatrice Bellay, l'équipe actuellement en fonction "s'inscrit dans la continuité du macronisme, qui a abîmé la confiance démocratique des français.es", écrit-elle sur sa page éponyme.

Une volonté de censure ''boudeuse et capricieuse''

Par la voix de certains de ses députés, le Rassemblement National a dénoncé une volonté de censure "boudeuse et capricieuse, qui ne pourrait déboucher que sur le chaos".

Quant à Michel Barnier, le Premier ministre a notamment déploré une motion de censure fondée sur des "a priori". Et de souligner, à propos du rapport de force dans l’hémicycle, que "parmi les majorités relatives, celle qui accompagne le gouvernement est la moins relative".