Navigation côtière : bien vérifier son équipement avant de prendre la mer

Rassemblement de bateaux (image d'illustration).
Durant les grandes vacances, en Martinique, en Guadeloupe ou en Guyane, nombreux sont ceux qui s’adonnent à des activités nautiques en guise de loisirs. Quelles que soient les dimensions du bateau, il est recommandé de bien s’équiper avant de prendre le large. "En 2023, 1682 interventions ont été réalisées, permettant de secourir ou d’assister 1131 personnes" dans la zone d'après le bilan 2023 du CROSSAG (Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage Antilles-Guyane)

Les balades en mer sont courantes durant la période estivale chez les amateurs occasionnels. Mais avant de se livrer à la navigation côtière, il est indispensable d’effectuer une check-list, afin que votre sortie ne vire au cauchemar en cas de difficulté.

Car le littoral est un espace réglementé, même en vacances. Il faut par conséquent respecter les règles de sécurité, en se renseignant d’abord sur les prévisions météo locales. Le vent et les conditions de navigation peuvent évoluer rapidement surtout aux Antilles, actuellement en pleine saison cyclonique.

Plus de 1600 opérations de secours en mer en 2023

Le bilan 2023 du CROSSAG (Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage Antilles-Guyane) s’élève à plus de 1600 interventions pour aider des personnes sur l’eau.

La zone de responsabilité du CROSSAG couvre les îles entre Anguilla et Sainte-Lucie, puis la Guyane et s’étend jusqu’au milieu de l’Océan Atlantique, ce qui conduit à une grande diversité d’opérations et à une collaboration quotidienne avec les partenaires internationaux. En 2023, 1682 interventions ont été réalisées en zone Antilles, permettant de secourir ou d’assister 1131 personnes.

Délégation du gouvernent pour l’action de l’Etat en mer

(communiqué du 1er août 2024)

De gros moyens déployés à chaque intervention

Ces opérations ont mobilisé de nombreux acteurs du sauvetage en mer, comme les sauveteurs bénévoles de la SNSM, les moyens nautiques et aériens des administrations étatiques (Sécurité civile, SDIS, Douanes, Gendarmerie, Gendarmerie maritime, Affaires maritimes, Marine nationale…), ainsi que des moyens dits d’opportunité, particuliers ou navires commerciaux.

La délégation

(1er août 2024)

Un des bateaux du SNSM (la Société Nationale de Secours en Mer) assisté par l'hélicoptère Dragon 972 (image d'illustration).

1er réflexe : faire le plein d'essence

Qu’il s’agisse d’un bateau à voile ou à moteur, "partez toujours avec le plein de carburant", en adaptant votre navigation à l'autonomie du propulseur et prenez une marge de sécurité.

  • Avant l'appareillage, il est particulièrement recommandé de choisir un EIF (Equipement Individuel de Flottabilité) confortable porté en permanence à bord par chacun des passagers.
  • Vous devez détenir à bord la documentation nautique (carte, balisage, marées...)
  • Propriétaires, si vous n'êtes pas le chef de bord, vérifiez régulièrement l'état de votre navire et de ses équipements. Si vous louez à un particulier, vous devez renseigner le RVS (Registre de Vérification Spéciale) et s'assurer des dates de péremption de l'ensemble du matériel à bord (article 240-3.01 de la division 240 - Annexe 240-A.2 de la division 240)
  • Locataire de navires de plaisance, demandez à votre loueur le registre obligatoire de contrôle technique de l'embarcation. 
  • Loueurs, clubs, entreprises, vous êtes astreints à renseigner et viser annuellement le RVS. Ce document permet à l’utilisateur de vérifier que l’entretien et le suivi de son matériel de sécurité sont réalisés régulièrement.

La vérification engage la responsabilité de l’exploitant du navire (personne physique ou morale). Les matériels présents à bord doivent être régulièrement vérifiés, qu’ils soient obligatoires ou pas. Le chef de bord doit avoir pris connaissance de ce document avant de prendre la mer. Sur les navires habitables, ce document doit pouvoir être présenté en mer à tout moment aux agents de contrôle.

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  • Prévoir de la nourriture et des vêtements chauds à bord.
  • Pavillons étrangers, si votre résidence principale ou votre siège social est en France, votre engin est soumis dans les eaux territoriales françaises aux mêmes règles de matériel de sécurité et de permis que les navires français.

Comportement écocitoyen recommandé sur l'eau

La mer est un espace naturel que nous partageons : protégez-le en respectant l’environnement. Adoptez les écogestes du plaisancier.

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  • Attention aux vents de terre "qui portent au large et rendent les retours difficiles". 
  • En cas de difficulté : restez à bord et "ne tentez pas de rejoindre le rivage à la nage". Attirez l’attention en mettant en œuvre des moyens de repérage qui doivent être individuels, étanches et dotés d'une autonomie d'au moins 6 heures (lampe flash, lampe torche ou cyalum), afin que les secours puissent vous retrouver à la nuit tombée.
Les contacts du CROSSAG (Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage Antilles-Guyane) en cas de difficultés en mer.

Qui contacter en cas d’urgence ?

Pour appeler les secours au large, la VHF est toujours préférable au téléphone portable, car "elle permet une localisation rapide par les secours".

Premier support de la solidarité des gens de mer, la radio VHF marine fixe ou portable reste le moyen incontournable pour assurer sa sécurité à bord. D’une portée supérieure au GSM en zone côtière, la radio VHF permet en cas de détresse en mer, de diffuser l’information à tous les navires sur zone (plaisanciers ou professionnels), de converser avec le CROSS (Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage) et avec les moyens de sauvetage nautique ou aérien en approche finale, de prendre connaissance d’une demande d’assistance d’un autre navigateur qui peut être très proche et de communiquer avec les autres bateaux, de recevoir les bulletins météo à intervalle régulier et en particulier les bulletins météo spéciaux élaborés par Météo France, en cas d’aggravation de la situation.

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Une zone interdite 

Enfin, les autorités de la mer rappellent qu’"il ne faut jamais approcher les baigneurs" avec son bateau, car les hélices sont coupantes et peuvent infliger des blessures mortelles.