La tradition a du bon, comme nous le voyons à l’occasion des festivités de Noël. Ce qui n’empêche pas un débat sur la définition et les contours de nos traditions.
Comme chaque année, Noël venant, chacun se targue de vouloir faire comme antan lontan. Il n’y a pas qu’à cette occasion que nous évoquons une tradition, c’est vrai. Une tradition est un trait culturel transmis de génération en génération. Sauf que pour Noël, nous ne savons pas encore repérer dans le temps l’époque à laquelle les coutumes qui lui sont liées ont commencé à être transmises.
D’où vient que nous chantons des cantiques, mangeons du porc et des ignames et buvons du schrubb ? Nul ne le sait précisément. Il est temps que le travail des historiens prenne le relais de la légende. Ne serait-ce que pour nous expliquer la naissance et l’évolution de nos modes de vie. Et aussi les raisons pour lesquelles raisons ces traditions suivies dans une relative ignorance sont parvenues jusqu’à nous. Et enfin, le motif pour lequel nous y tenons tant, leur donnant une telle force.
Le penseur Edouard Glissant a bien analysé ce phénomène dans Le Discours antillais, en 1981. Ignorant mes racines, je me raccroche à toute trace pouvant y ressembler. Mes ancêtres arrachés à l’Afrique puis transbordés dans des conditions infra-humaines à fond de cale avant d’être enfermés dans la plantation-prison ont été contraints de se reconstituer une identité.
Leurs descendants ont été privés d’une histoire suffisamment ancienne pour leur conférer cette profondeur amenant une certaine sérénité. Ne sachant pas d’où je viens, je recherche mes origines. Et j’invente au besoin, mon histoire, mes croyances, ma mythologie. Et ce, pour me construire, pour me rassurer et pour me présenter au monde.
Rien de condamnable à ce processus. Sauf qu’il commence de connaître ses limites. Le temps de la coutume transmise de parents à enfants semble céder le pas au temps de l’histoire. La légende s’efface derrière le savoir académique. Qui s’en plaindra, s’il s’agit de donner du sens à notre soif d’identité ?
Ce qui passe, entre autres, par fêter Noël comme il se doit.
D’où vient que nous chantons des cantiques, mangeons du porc et des ignames et buvons du schrubb ? Nul ne le sait précisément. Il est temps que le travail des historiens prenne le relais de la légende. Ne serait-ce que pour nous expliquer la naissance et l’évolution de nos modes de vie. Et aussi les raisons pour lesquelles raisons ces traditions suivies dans une relative ignorance sont parvenues jusqu’à nous. Et enfin, le motif pour lequel nous y tenons tant, leur donnant une telle force.
Le penseur Edouard Glissant a bien analysé ce phénomène dans Le Discours antillais, en 1981. Ignorant mes racines, je me raccroche à toute trace pouvant y ressembler. Mes ancêtres arrachés à l’Afrique puis transbordés dans des conditions infra-humaines à fond de cale avant d’être enfermés dans la plantation-prison ont été contraints de se reconstituer une identité.
Leurs descendants ont été privés d’une histoire suffisamment ancienne pour leur conférer cette profondeur amenant une certaine sérénité. Ne sachant pas d’où je viens, je recherche mes origines. Et j’invente au besoin, mon histoire, mes croyances, ma mythologie. Et ce, pour me construire, pour me rassurer et pour me présenter au monde.
Rien de condamnable à ce processus. Sauf qu’il commence de connaître ses limites. Le temps de la coutume transmise de parents à enfants semble céder le pas au temps de l’histoire. La légende s’efface derrière le savoir académique. Qui s’en plaindra, s’il s’agit de donner du sens à notre soif d’identité ?
Ce qui passe, entre autres, par fêter Noël comme il se doit.