Le nombre de cas de SIDA a augmenté en 2016 dans la Caraïbe

La Havane (Cuba)
Les deux pays où les chiffres ont le plus progressé ces derniers temps sont Cuba et la Jamaïque. Mais l’un des éléments qui semblent interpeller le plus les spécialistes, c’est la situation des personnes âgées. Elles seraient de plus en plus touchées par la maladie dans plusieurs pays.
Le nombre de cas de SIDA a augmenté en 2016 dans la Caraïbe, en particulier à la Jamaïque et à Cuba. L'annonce a été faite par Edward Greene, l'envoyé spécial de l’Organisation des Nations Unies pour le VIH dans la Caraïbe. Prenant la parole lors de la 10e Journée régionale de dépistage dans la Caraïbe, il s’est appuyé sur les conclusions du rapport 2016 de l'ONUSIDA, pour  confirmer cette augmentation du nombre d’infections au VIH enregistré dans la zone.
 
Le fort taux de personnes âgées, parmi les caraïbéens nouvellement infectés, serait la conséquence d’une forme de désinvolture liée à l’utilisation du Viagra, selon Edward Greene, citant un de ses confrères médecins.

"La Caraïbe fait face aujourd’hui à une vague de complaisance"


Après 10 ans de baisse du taux de prévalence du VIH dans la Caraïbe, la situation redevient problématique avec cette augmentation globale de 9%, par rapport à 2015. Aujourd’hui, 1,8% de la population haïtienne vit avec le SIDA.  En Jamaïque, c’est 1,6%, tandis que pour la Barbade et les pays de l'OECO, le taux de prévalence serait de 1% et moins.

Selon le rapport de l’ONUSIDA, 50% des caraïbéens séropositifs, bénéficient d'un traitement. Mais les taux de couverture médicale sont loin d’être les mêmes d’un pays à l’autre. À Cuba 67% des personnes porteuses du virus sont traitées, alors que 32% seulement le sont en Jamaïque. 
Autre surprise du rapport, le taux de dépistage des caraïbéens. Seules deux personnes sur cinq savent si elles sont porteuses ou non du virus.

Edward Greene estime que "la Caraïbe fait face aujourd’hui à une vague de complaisance," après les grands succès des campagnes menées les années précédentes. Celles-ci avaient, jusqu’à 2016, permis de réduire le nombre de personnes séropositives et le nombre de décès liés à la maladie.

Pour l’Envoyé spécial de l’ONU, la complaisance actuelle, conséquence de la réduction de la participation financière des organismes donateurs, de l’affaiblissement des soutiens gouvernementaux et des faiblesses de la couverture médicale, risque d’entamer sérieusement les avancées déjà réalisés dans la lutte contre le VIH et le SIDA, dans la Caraïbe.