Non-lieu chlrodécone : "soigner, dépister, travailler sur la santé et les conséquences économiques" déclare Jean-François Carenco aux planteurs de banane

Jean-François Carenco sur le terrain avec les planteurs de banane.
Jean-François Carenco, ministre délégué chargé des Outre-mer a terminé sa visite en Martinique à la rencontre des agriculteurs. Un échange attendu après l’annonce du non-lieu rendu le 2 janvier 2023 par deux juges d’instruction du pôle santé publique du tribunal judiciaire de Paris dans le dossier pénal du chlordécone.

C'est sans doute le dernier jour de visite le plus délicat de Jean-François Carenco. Ce samedi matin (14 janvier 2023), sur les  exploitations agricoles à Saint-Joseph, le locataire de la rue Oudinot a du être encore plus à l'écoute des acteurs du monde rural déçus par le non-lieu prononcé par la justice dans le dossier judiciaire sur le Chlordécone.

Une reconnaissance morale mais pas de réparation en vue

Je reconnais l’humiliation qu’on a fait subir à des gens en faisant traîner cette affaire pendant trente ou quarante ans.

Jean François Carenco ministre délégué aux Outre-mer

Jean-François Carenco a visité une exploitation qui produit de la banane.

Pour le ministre, "il faut soigner, dépister, travailler sur la santé et les conséquences économiques du sujet, travailler aussi sur la recherche. La réparation par l'action est le meilleur des remèdes".

Sensibles aux déclarations du ministre, les planteurs de banane, regroupés au sein de Banamart affirment cultiver une banane sans pesticides. Pour eux leur production est vertueuse et répond aux normes européennes imposées.

Ils souhaitent avant tout que le gouvernement impose les mêmes règles  à tous les producteurs qui alimentent le marché européen.

Nous sommes bio, nous n'utilisons plus de pesticides, plus d'insecticides, c'est fini , la concurrence latino américaine c'est 100 kilos de pesticides par an et par hectare et nous nous sommes à peu près 800 g...

Alexis Gouyé président de BANAMART

Une partie de la visite de Jean-François Carenco en Martinique était consacrée à l'agriculture.

Pour les petits producteurs de banane qui se sont invités dans le programme du ministre, l'inquiétude vient aussi de leur faible niveau de retraite, la profession est marquée par la précarité. Pour ces professionnels, la filière banane ne représente pas la totalité du monde agricole de Martinique.

Le cœur du pays, ce sont des gens qui souffrent, des planteurs qui sont arrivés à l'âge de la retraite qui se précarisent et ce n'est pas évident de se projeter dans l'avenir. 

Maurice Paviot, petit producteur de banane au François

Sur ce terrain ultra sensible, le ministre fut avant tout à l'écoute du monde agricole, secoué par la crise du chlordécone. Il n'y a pas eu d'annonces importantes mais une volonté de réunir tous les acteurs du monde agricole pour trouver ensemble des solutions adaptées à leurs problèmes...

Concernant l'accompagnement des collectivités pour lutter contre la prolifération du chlordécone, le ministre a déclaré qu'une aide de 400 000 euros est envisageable pour aider les collectivités à financer la filtration de l'eau contaminée.