Nos élus n’utilisent pas encore la totalité de leurs pouvoirs

Les élus de la CTM en plénière le 2 octobre 2020.

En filigrane de cette campagne pour les élections territoriales, une réflexion s’impose sur la capacité de nos élus, de tous bords politiques et de tous types de collectivités, à porter des réponses concrètes aux demandes des citoyens.

Les élus peuvent-ils tout faire ? Le cadre légal dans lequel est enserrée l’action de nos collectivités permet-il d’aller plus loin que ce qui est produit aujourd’hui par nos institutions ? La CTM peut-elle résoudre tous les problèmes de fonctionnement de notre société ?

Ces interrogations reviennent à évoquer l’autonomie de pensée et d’action de nos responsables politiques. En filigrane se profile un autre sujet, celui de la plasticité des institutions administrées par nos représentants. Rien, ni personne ne les empêche de prendre des initiatives fortes. Et ceci, que ce soit dans les domaines de compétence des collectivités que dans le cadre des compétences partagées avec l’État.

Il est vrai que, collectivement, nous donnons au préfet et aux chefs des services de l’État des pouvoirs qu’ils n’ont pas toujours. Comme si certains n’avaient pas encore pris toute la mesure de la dynamique de la décentralisation, qui date pourtant du début des années 1980. Plusieurs épisodes récents illustrent ce contresens selon lequel les hauts fonctionnaires en poste dans un territoire décident de tout.

Rien n’interdit l’initiative politique

 

C’est oublier un peu vite que les collectivités, de la commune à la CTM, peuvent et doivent prendre des décisions engageant l’avenir de leur territoire. Paradoxe, les présidents des régions de la France hexagonale sont souvent plus hardis que leurs homologues d’outre-mer. Pourtant, c’est bien dans nos territoires éloignés que la tutelle pesante de l’État devrait être combattue le plus vigoureusement.

La gestion de la crise sanitaire a montré que quand un responsable politique va au bout de sa logique, l’administration ne l’arrête pas. Le gouvernement, quelle que soit sa bonne volonté, ne peut pas tout assumer. Surtout celui qui est aux affaires, qui n’a pas de complexe néocolonial et qui laisse la bride sur le cou à nos représentants. Libre à eux d’affronter les nombreux défis qui s’offrent à nous. Ou pas.

La CTM, lieu central du pouvoir local

 

Les exemples foisonnent : l’adaptation des programmes scolaires, l’équipement des hôpitaux, l’amélioration des structures de soins, la réévaluation de la protection des personnes les plus fragiles, la réorganisation de la politique de l’habitat, l’accompagnement de nos agriculteurs et de nos pêcheurs. Sans oublier la gestion rationnelle de l’eau, la défense de l’université, le développement des énergies alternatives au pétrole.

Le fait est que la CTM est considérée par de larges fractions de la population comme le lieu central de la décision politique locale. Ses élus seront volontiers considérés comme les véritables dirigeants du pays. Les citoyens ont compris que les outils, les dispositifs et les moyens mis à disposition de la collectivité majeure confèrent à celle-ci des responsabilités plus lourdes que jamais.

Ne serait-ce que pour cette raison, nous devrions voter, à une large majorité, le jour du scrutin, pour insérer dans l’urne le bulletin de vote…de notre choix.