Le nouveau calendrier de vaccination obligatoire inquiète toujours les parents

Depuis le 1er janvier 2018, la vaccination contre 11 maladies est obligatoire pour les enfants de moins de deux ans. En pleine semaine européenne pour la vaccination (du 23 au 29 avril 2018), ce nouveau calendrier vaccinal inquiète toujours certains parents. 
Adrien a reçu son premier vaccin à ses deux mois. Deux injections contre sept maladies (diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, haemophilus influenzae de type B, hépatite B, pneumocoque). À ses quatre mois, il en prendra deux de plus. Puis à ses cinq mois, onze mois, douze mois et enfin entre le 16e et le 18e mois.

ROR (Rougeole, Oreillons, Rubéole) et méningocoque C


Au total, à un an et demi, le petit Adrien aura pris dix injections en six fois. "Je trouve que c’est beaucoup de vaccins pour des bébés qui sont quand même tout petits. Mais bon", affirme Line, sa mère.
Une maman qui au départ ne voulait pas de tous ces vaccins. Passant de trois (diphtérie, tétanos, poliomyélite) à onze obligatoires. "Même avant sa naissance, quand ça avait été annoncé, je trouvais ça déjà énorme. J’avais signé une pétition contre. Et puis cette histoire d’aluminium qu’il y a dans les vaccins me faisait peur. Finalement, j’ai vu une émission où même les médecins les plus réfractaires avaient quand même l’air d’être d’accord avec les bienfaits de la chose. Cela m’a fait un peu changer d’avis", ajoute-t-elle.

"J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps après avoir vacciné ma fille"


De son côté, Élise a fait un choix plus tranché pour son fils de deux mois et sa fille de trois ans. "Il n'aura pas de vaccins tant que les polémiques sur l'aluminium comme adjuvant, par rapport à ses effets sur le cerveau et les muscles, ne seront pas dissipées. Et pour ma plus grande fille, j'ai fait sans savoir et influencé par les pédiatres. Mais par la suite j'ai refusé les rappels".

Résignée, Line regrette tout de même la méthode employée. "Même si je ne voulais pas, c’est une obligation légale. Mettre comme ça le couteau sous la gorge des parents. Si vous ne le faites pas, votre enfant ne sera pas scolarisé. C’est quand même très répressif", insiste-t-elle.

Un sentiment partagé par Élise qui doit user de stratagème pour que ses enfants soient acceptés en collectivité. "Le médecin de ma fille me regarde de haut, et me traite d'inconsciente. Limite il va nous signaler à la police. Il me menace d'écrire en rouge dans le carnet de santé qu'on refuse les vaccins", avoue la mère de famille. 

Les enfants nés avant le 1er janvier 2018 ne sont pas concernés par la mesure. Seul le DTP (Diphtérie, Tétanos, Poliomyélite) continuera à être vérifié pour l’admission en collectivité.

Répression 


Auparavant, les parents qui refusaient de faire vacciner leur enfant s’exposaient à une peine de six mois d’emprisonnement et 3750 euros d’amende (article L3116-4 du code de la santé publique). L’article a été abrogé par la LOI n°2017-1836 du 30 décembre 2017 - art. 49 (V) et la sanction pénale a été supprimée.

Cependant, selon l'ARS, "si un enfant fragile (ne pouvant pas se faire vacciner pour raisons médicales, ou n’ayant pas encore reçu tous les vaccins) se fait contaminer par des maladies qui auraient pu être évitées par la vaccination, et ce par un enfant non vacciné (donc pour qui les parents ont refusé la vaccination), les parents de cet enfant fragile pourront se retourner contre les parents de l’enfant non vacciné. De plus, un enfant pourra se retourner contre ses parents s’il a des séquelles suite à une maladie qu’il aurait pu éviter s’il avait été vacciné".

De nombreux parents sont perplexes quant à l’efficacité de ce bouleversement du calendrier des vaccins. Mis à part le méningocoque C, les autres y figuraient déjà, mais n’étaient pas obligatoires.
En première ligne, les pédiatres essayent de rassurer les parents. "On explique que la vaccination est un effort individuel, mais aussi collectif. Parce qu’en étant vacciné, on évite la propagation de la maladie. Je leur dis qu’il y a onze vaccins, mais pas onze piqûres. Qu’ils ne se font pas tous en même temps, mais à 2 mois, 4 mois", assure le docteur Anne Criquet-Hayot.

Selon l'Agence Régionale de Santé de Martinique, "plus de 75% des enfants sont déjà vaccinés contre ces onze maladies. Un score au-dessus de la moyenne nationale qui est de 70%". Cependant, avec le retour de certaines maladies comme la rougeole ou la coqueluche, "la couverture vaccinale est une priorité de santé publique pour la France".Projection du film "bébé vacciné, maladie évitée" avec la présence de spécialistes, mercredi 25 au Palais des Congrès de Madiana à partir de 18h30.