Alors que le mois du créole commence à peine, des protestations sont émises ici et là pour défendre son enseignement qui semble menacé, comme c’est le cas pour d’autres langues régionales.
Une nouvelle menace pèse sur le créole. Le pire est à craindre selon les syndicats, les enseignants et les militants culturels. En cause, l’une des réformes portées par le ministre de l’Education nationale. Le Bac nouveau concocté par les services de Jean-Michel Blanquer prévoit un abaissement du coefficient des langues régionales, de France, de 4 à 2.
C’est le cas du créole, enseigné dans quatre académies en outre-mer et dans une académie en région parisienne. Sont concernés aussi l’alsacien, le basque, le breton, le corse et l’occitan. Choisir une langue régionale donnera moins de points qu’auparavant. Les lycéens s’en détourneront logiquement, au profit d’autres matières.
La première mouture de la réforme, en février, allait plus loin. Le ministre prévoyait de rendre optionnel les langues régionales. Ce qui aurait sonné, à court terme, leur fin de leur enseignement. La mobilisation des enseignants, des élus et des parents d’élèves en Occitanie, en Bretagne et en Corse a fait reculer le gouvernement.
Paradoxe, une agrégation vient d’être validée pour l’enseignement de ces langues. Recruter des professeurs par le concours le plus difficile et le plus prestigieux, tout en amoindrissant cette discipline paraît incohérent. Le ministre est de ceux qui ne tolèrent que "le français de France, le français du Français, le français français", comme l’écrit le poète guyanais Léon Gontran Damas.
Si critiquer le ministre est légitime, il faut reconnaître notre responsabilité collective à ce nouveau coup porté à la langue native. La cantonner à l’école ou la tolérer dans l’espace public ne suffit plus à sa défense, ni à son illustration. Elle n’est jamais utilisée à la préfecture, à la poste, à la CTM, à la mairie.
Comment, dans ces conditions, consolider son statut et assurer son avenir ? Si le créole n’est pas pris en charge par les institutions publiques, hormis l’école, elle aura du mal à se pérenniser.
C’est le cas du créole, enseigné dans quatre académies en outre-mer et dans une académie en région parisienne. Sont concernés aussi l’alsacien, le basque, le breton, le corse et l’occitan. Choisir une langue régionale donnera moins de points qu’auparavant. Les lycéens s’en détourneront logiquement, au profit d’autres matières.
La première mouture de la réforme, en février, allait plus loin. Le ministre prévoyait de rendre optionnel les langues régionales. Ce qui aurait sonné, à court terme, leur fin de leur enseignement. La mobilisation des enseignants, des élus et des parents d’élèves en Occitanie, en Bretagne et en Corse a fait reculer le gouvernement.
Un éternel recommencement pour un combat légitime
Paradoxe, une agrégation vient d’être validée pour l’enseignement de ces langues. Recruter des professeurs par le concours le plus difficile et le plus prestigieux, tout en amoindrissant cette discipline paraît incohérent. Le ministre est de ceux qui ne tolèrent que "le français de France, le français du Français, le français français", comme l’écrit le poète guyanais Léon Gontran Damas.
Si critiquer le ministre est légitime, il faut reconnaître notre responsabilité collective à ce nouveau coup porté à la langue native. La cantonner à l’école ou la tolérer dans l’espace public ne suffit plus à sa défense, ni à son illustration. Elle n’est jamais utilisée à la préfecture, à la poste, à la CTM, à la mairie.
Comment, dans ces conditions, consolider son statut et assurer son avenir ? Si le créole n’est pas pris en charge par les institutions publiques, hormis l’école, elle aura du mal à se pérenniser.