Magasins pillés, routes barrées, jets de pierres et obstacles lancés sur les forces de l’ordre, la nuit dernière a été particulièrement violente. L’instauration d’un couvre-feu entre 18 heures et 5 heures avec effet immédiat dès hier (vendredi 19) et ce jusqu’à mardi 23 novembre, n’a pas arrêté les groupes de jeunes qui ont vandalisé plusieurs magasins.
29 personnes interpellées
De nouveaux affrontements ont eu lieu dans des quartiers de Pointe-à-Pitre. Les pillages se sont poursuivis et concernent des magasins de téléphonie et de vêtements. Le magasin "Super U "de Saint-Jules a été vandalisé. Des exactions ont été commises sur le distributeur de la BRED et sur les abribus.
À Baie-Mahault, plusieurs individus fortement équipés ont essayé d’entrer dans le centre commercial de Destrellan (Groupe GBH). Ils ont été arrêtés et sont ce samedi matin en garde à vue.
Les communes de Petit-Bourg, de Sainte-Anne de Saint-Francois ont également enregistré des scènes de violence la nuit dernière. En se déplaçant rapidement des groupes de jeunes ont affrontés les forces de l’ordre.
Des feux ont été allumés sur les barrages dans la Zac de Colin et à Montebello, à Petit-Bourg. Les établissements Orange et Digicel ont été pillés et incendiés. Un distributeur de billet a été arraché à l’aide d’une pelle mécanique.
Après le radar de Capesterre Belle-eau, celui de Saint-François a également été détruit. Dans cette dernière commune des groupes de jeunes ont sévi toute la nuit en utilisant des cocktails molotov.
L’instauration d’un couvre-feu entre 18 heures et 5 heures n’a pas arrêté les émeutiers. Vingt neuf personnes ont été interpellées, elles seront présentées aux autorités judiciaires.
Valse des barrages
Ce samedi matin, les axes routiers sont toujours bloqués par des vieux pneus, des troncs d’arbres, des carcasses de voitures et différents matériaux. La circulation est impossible sur la RN2, la RN 1 en Basse-Terre, et la RN4, la RN 5 dans les Grands Fonds, aux Abymes à Morne-à-l’eau.
Les barrages dégagés par les forces de l'ordre sont reconstitués quelques minutes plus tard.
Action des parlementaires
"Il faut que l’Etat entende la souffrance, l’inquiétude des Guadeloupéens" déclare Olivier Serva, le député de Guadeloupe. Le ministre de la Santé, Olivier Véran "a fait la sourde oreille jusqu’à maintenant". "Il faut que l'État entende cette problématique parce que la situation est quasiment insurrectionnelle", insiste l’élu de Guadeloupe Olivier Serva qui appelle le Premier ministre Jean Castex à "échanger pour des solutions différenciées, adaptées, intelligentes et concertées". "Je viens, avec les six autres parlementaires de l'île, d'écrire au Premier ministre pour lui demander une rencontre", précise le député.
Une autre réunion est envisagée en Guadeloupe, mardi 23 novembre 2021, pour trouver une issue. Elle est proposée par le président de la région Ary Chalus.
Un cahier de doléances qui s'étoffe
La grogne anti-pass et antivax a été lancée par Le collectif LKP (Lyannaj Kont Pwofitasyon) et des organisations syndicales qui protestent contre l’obligation vaccinale et les suspensions de soignants dans tous les secteurs.
Sur les barrages, des jeunes, qui sont en colère par rapport à leur situation (chômage, formation, travail au pays). Ils attendent aussi des réponses.
Il y a aussi des demandes pour la prise en compte des frais de dépistage des travailleurs contaminés par la chlordécone, l'augmentation des minimas sociaux...