"On est en train de s’acharner sur moi", déclare Rodrigue Petitot, le leader du RPPRAC, jugé en comparution immédiate

Le procès de Rodrigue Petitot du 2 décembre 2024.
Ce lundi 2 décembre, Rodrigue Petitot, le président du RPPRAC, est jugé en comparution immédiate par le tribunal judiciaire de Fort-de-France pour des faits de "menaces sur personnes détenteur d'un mandat", à savoir, les élus. Les trois avocats du prévenu, qui dénoncent un acharnement, ont demandé sa libération.

Le procès de Rodrigue Petitot s’est ouvert ce lundi (2 décembre). Le président du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens était jugé en comparution immédiate pour des faits de "menaces sur personnes détenteur d'un mandat".

Pour rappel, sur les réseaux sociaux, la figure de proue du mouvement contre la vie chère avait tenu des propos qualifiés de "menaçants" à l’égard des élus, notamment les maires.

Dans l'attente du jugement, il avait été placé en détention provisoire au centre pénitentiaire de Ducos vendredi soir (29 novembre).

"On est en train de s’acharner sur moi"

Rodrigue Petitot, le prévenu, s’est exprimé à la barre. Il considère "qu’on utilise [son] passé pour [l’] enfoncer".

On me met en détention parce qu’il y a une vraie volonté de me mettre en prison. (…) J’ai l’impression qu’on est en train de s’acharner sur moi. (…) Mais ça va faire l’effet inverse, ça me donnera plus de peps.

Rodrigue Petitot, leader du RPPRAC

propos recueillis par Kelly Babo

Pour ses avocats également, cette procédure est "un acharnement"

Les avocats du leader du RPPRAC ont déposé une demande de liberté. Ils ont soulevé un certain nombre d'irrégularités dans la procédure du ministère public. Ils estiment que certaines dispositions de la loi n’ont pas été respectées et que l’on "piétine" les droits de leur client.

Il y a un certain nombre de violations des dispositions du Code de procédure pénale dans ce dossier. C’est ce que nous avons essayé d’expliquer à la juridiction. Nous considérons que la juridiction n’est pas correctement réunie, c’est-à-dire que le Procureur ne nous a pas donné un certain nombre de pièces qui pouvaient justifier la tenue de cette audience qui est exceptionnelle puisqu’elle a été prévue exclusivement pour Monsieur Petitot. (...)

Me Eddy Arneton, avocat de Rodrigue Petitot

interrogé par Franck Edmond-Mariette

L'avocat dénonce également les conditions de sa garde à vue.

Dans le cadre de sa garde à vue, nous avons pu constater que son attelle ne lui a pas été transmise durant 18h. Ce sont des prescriptions médicales qui n’ont pas été respectées. Il a eu de la lumière dans les yeux pendant toute sa garde à vue. C’est une violation du droit au repos. Nous avons essayé d’expliquer à la juridiction que, d’une part, elle n’était pas valablement saisie et d’autre part, que les violations qui ont été commises dans le cadre de la garde à vue devraient conduire à des nullités de toute la procédure.

Maître Arneton

Le Parquet se défend de la non prise en considération de l'état de santé du prévenu durant la garde à vue. Selon le ministère public, la procédure a été respectée.

Les maires n'ont pas porté plainte

De son côté, l’Association des Maires de Martinique, assure ne pas avoir déposé de plainte à l’encontre de Rodrigue Petitot.

Contrairement aux informations circulant abondamment sur l’ensemble des réseaux de Martinique laissant entendre que l’Association des Maires aurait porté plainte contre le leader du Rpprac, je tiens à confirmer que l’action de notre association ne s’est limitée qu’au seul contenu du communiqué que nous avons publié à ce sujet.

Communiqué de l'Association des Maires de Martinique

Le procès se poursuit cet après-midi.