L’Outre-mer oublié de la réforme de la santé du président Macron

Le nouveau bâtiment de l'hôpital, quartier La meynard à Fort-de-France
Et une réforme présidentielle de plus ! Le plan "Ma Santé 2022", présenté mardi 18 septembre 2018 par le chef de l’Etat ne tient pas compte de l’Outre-mer. Une fois de plus, nos territoires sont oubliés.
 
Le plan "Ma Santé 2022" du président Macron contient plus de 50 mesures visant à améliorer la qualité des soins, lutter contre les déserts médicaux et réorganiser l'hôpital. La France doit "restructurer pour les cinquante années à venir" son système de santé, qui a vocation à devenir "l'un des piliers de l'Etat-providence du XXIème siècle". Ainsi parle le président de la République.

Une réforme financée à hauteur de 3,4 milliards d'euros d'ici à la fin du quinquennat, soit 52.000 euros par habitant. C’est peu, convenons-en. L’Outre-mer ne sera pas oublié, a dit le président au détour d’une phrase. Une phrase et pas deux. En clair, nous serons, une fois de plus, les grands oubliés d’une grande réforme d’un président qui veut voir grand. Les professionnels auront tôt fait de le ramener au principe de réalité.

Les 920 millions d’euros prévus pour moderniser l’hôpital dans toute la France seraient bienvenus pour la seule Martinique. Trêve d’égoïsme. Notre système de santé est souffreteux et désespérant, mais il y a pire.
En Guyane, les hôpitaux de Cayenne et de Saint-Laurent sont à l’agonie. A Mayotte, la plus grande maternité de France est saturée, au sein de l’hôpital de Mamoudzou déserté par médecins et infirmières. En Guadeloupe, le CHU peine à se relever de l’incendie qui l’a affecté.

Il faudrait un plan spécial pour les hôpitaux de nos territoires. Nous sommes encore loin du compte. Le droit constitutionnel à la santé, manifestement, s’arrête aux portes de la France continentale.