La panne de la CTM signe notre échec collectif

Manifestation devant le siège de la CTM ( mardi 14 novembre 2017)
Le climat de la séance plénière de l’Assemblée de Martinique, ce mardi 14 novembre, a confirmé l’idée selon laquelle l’institution suscite aujourd’hui davantage de regrets que les espoirs suscités à sa création.
La CTM est en panne. Le constat est unanime, tant chez les citoyens que chez ses partenaires du monde économique que chez ses agents et ses élus. Après deux ans d’existence, l’institution suscite un sentiment généralement partagé d’inefficacité, d’absence de perspectives, de manque d’audace.

Au point que certains se demandent s’il ne faut pas modifier la loi de juillet 2011 instituant la collectivité territoriale. Il reste à savoir si la législature en cours suffira pour améliorer l’architecture de la CTM et donc, son fonctionnement. Une issue à laquelle il faut se préparer pourtant, tant cette machinerie complexe est de plus en plus décriée.

Une autre majorité politique aurait pu faire mieux que celle-ci ? Rien n’est moins sûr. Un système ne vaut que par les hommes qui le font vivre, dit-on. Mais avec une assemblée sans moyens, la collectivité issue de la fusion, insuffisamment préparée, de deux autres aux cultures professionnelles différentes se révèle inopérante.

Notons les efforts méritoires de ses deux présidents pour faire fonctionner une institution qu’ils n’ont pas voulu et contre l’idée de laquelle ils sont se sont battus au Parlement. Claude Lise au Sénat et Alfred Marie-Jeanne à l’Assemblée nationale ont refusé les pouvoirs limités de la collectivité, simple extension des compétences du Département et de la Région. Ils ont également argumenté contre la prime majoritaire accordée à la liste arrivée en tête.

Ceci dit, la CTM est le fruit de notre décision collective. Une large majorité d’électeurs a rejeté le projet d’autonomie administrative limitée sous l’empire de l’article 74 de la Constitution. Et ils ont validé le projet d’une institution par fusion du Département et de la Région. Les responsabilités doivent donc être honnêtement établies avant de juger tel élu ou tel dirigeant.

Si le peuple souverain a toujours raison, il peut parfois se tromper. Et il se grandit en reconnaissant ses erreurs.