Parler créole, un défi permanent à l’ère de la mondialisation

Ce 28 octobre 2018, nous célébrons la 38e édition de la Journée internationale de la langue créole. Mais d’où vient cette initiative ?
Tout commence en 1979 aux Seychelles. Un colloque réunit des linguistes du monde entier spécialistes du créole. Ils créent un comité international afin de favoriser les échanges de recherches menées sur l’une des langues les plus récentes de l’humanité.

Au 3ème colloque du Comité international des études créoles, le CIEC, tenu à Sainte-Lucie le 28 octobre 1981, la décision est prise. Désormais, une journée dédiée au créole sera célébrée chaque 28 octobre. L’année suivante, l’idée est mise en œuvre en Dominique et aux Seychelles.

Enfin, en 1983, sous l’égide du mouvement "Bannzil kréyol" ( "Archipel créole"), la journée prend corps dans tous les pays ayant la langue créole en commun. Sans oublier les créolophones établis hors de leurs pays. C’est le cas des Antillais, Guyanais et Réunionnais de France, ou des Haïtiens de Montréal.


Le créole est l’une des langues les plus récentes


Après les premiers balbutiements, la mise en œuvre de cette journée internationale s’améliore au fil du temps. Au point que la journée est souvent étendue à une semaine, voire à un mois entier, selon l’année et le pays. En Martinique, elle est laissée aux bons soins d’écrivains, d’artistes, de militants culturels et d’associations. Dans les pays où le créole est une langue officielle, le gouvernement la prend en charge. C’est le cas en Haïti, mais aussi à Maurice et aux Seychelles.

Aujourd’hui, la langue créole avec une base de vocabulaire français est parlée plus ou moins régulièrement par environ 15 millions de personnes dans deux zones. Dans les Amériques, notamment en Guyane, à Sainte-Lucie, en Dominique, en Guadeloupe, à Saint-Martin, en Haïti et en Martinique. Et dans l’océan Indien : à la Réunion, à l’île Maurice, à Rodrigue et aux Seychelles.