Le pavillon aux quatre serpents vit ses derniers jours

Le drapeau bleu et blanc est contesté par une partie de la population.
Le préfet l’a annoncé au blog "Makakla" dont le fondateur, Victor Monlouis-Bonnaire, avait interpellé le président Macron à ce sujet. Les gendarmes ne pourront plus le porter. En attendant qu’il soit définitivement banni de notre espace visuel.
 
"Cachez ce drapeau maudit que je ne saurais voir !". Ce drapeau maudit ? C’est le pavillon de la marine marchande du temps de la royauté, adopté en 1766. Un emblème associé au commerce triangulaire, à la traite négrière et à l’esclavage. Cet objet de controverse ne pourra plus être arboré par les gendarmes sur leur écusson.

Un vrai coup de pied dans la fourmilière, tant cette décision a surpris. Le président Macron avait été interpellé sur le sujet par un blogueur, le 27 septembre dernier. Il a montré sa surprise face à la question posée, sans agressivité, et a promis de se renseigner. Sa discussion avec le préfet a permis de prendre cette décision, dans un souci d’apaisement. Le représentant de l’État l’a écrit au député Nilor, auteur d’un récent amendement visant à supprimer ce pavillon.
 

Un emblème hérité du passé colonial


Il reste donc à nous débarrasser de cet emblème désormais maudit sur tous les supports où il figure, du commissariat de Fort-de-France aux sites internet, en passant par les cartes postales, objets de souvenirs et autres vêtements. La tâche est immense, tant nous sommes habitués à le considérer comme les armoiries officielles.

La majorité des Martiniquais ignore les origines et la signification du pavillon orné de quatre serpents. Cette décision ne s’imposait pas, selon certains. Pour ceux-là, nous avons un drapeau, la bannière tricolore bleu-blanc-rouge. Et même un deuxième, le drapeau bleu ciel orné des 28 étoiles représentant les États-membres de l’Union européenne.
 

À quand un drapeau pour chaque pays d’outre-mer ?


Il se trouve que la plupart des régions françaises possèdent leur drapeau, de la Bretagne à l’Aquitaine, en passant par la Catalogne ou la Picardie, sans oublier la Normandie et la Gascogne. Un signe distinctif hérité de l’époque où le royaume était découpé en duchés et comtés. Au nom de quel principe priver les territoires d’outre-mer d’un emblème qui leur soit propre ?

Le préfet de Martinique reconnaît aisément qu’il convient que le territoire dispose de son propre drapeau. Oui mais, quel drapeau ? Comment l’élaborer et l’adopter ? A quelles occasions l’utiliser ? Ces questions ne valent-elles pas la peine d’être enfin posées ?