Les personnes âgées : handicap ou atout ?

Vieil homme (illustration).
Le vieillissement accéléré de la population aux Antilles et à la Réunion inquiète certains responsables politiques. Deux députées viennent de remettre un rapport proposant une réflexion pour mieux prendre en compte la dépendance des seniors.
 
La Martinique et la Guadeloupe s’apprêtent à devenir les territoires les plus vieux de France. Comprendre que d’ici 30 ans, nos deux pays auront la proportion la plus élevée de personnes de plus de 65 ans de toute la France. Précisément 42% en Martinique, contre à peine 20% aujourd’hui.

Le constat est dressé une nouvelle fois par la délégation aux Outremer de l’Assemblée Nationale dans un rapport d’information sur le grand âge en outre-mer. Des travaux préparatoires à la future loi sur le financement de la dépendance voulue par le chef de l’Etat.

Le vieillissement de la population est particulièrement accéléré en Guadeloupe, Martinique et Réunion, selon ce rapport. Il y est souligné que le phénomène surprend par son ampleur et sa rapidité. Ce qui est factuellement inexact. Depuis le recensement de la population de 1989, les experts tirent la sonnette d’alarme sur la décrue démographique aux Antilles.Un autre fait est révélé dans ce rapport : la moitié des jeunes de moins de 35 ans natifs de Guadeloupe et de Martinique vivent en Europe. Le phénomène n’est pas nouveau, lui non plus. Il corrobore d’autres analyses, notamment du sociologue et démographe antillais Claude-Valentin Marie. Celui a déterminé avec son équipe que la moitié des diplômés antillais de niveau Bac+2 et au-delà âgés de moins de 35 ans vivent en France.
 

Le grand âge n’est pas une fatalité


Les jeunes partant étudier ou travailler, le nombre de personnes âgées isolées augmente mécaniquement. Le rapport des députées Ericka Bareigts (PS, La Réunion) et Stéphanie Atger (LREM, Essonne), préconise d’adapter les aides sociales, de favoriser la création d'emplois liés au grand âge, de moderniser les services aux personnes âgées et dépendantes, comme l’installation de médecins spécialistes.

Au-delà de ces propositions de bon sens, nous devrions considérer le grand âge comme un atout. Toutes les personnes âgées ne sont pas dépendantes. Nous vivons plus longtemps et en meilleure santé que nos aînés. Une part non négligeable de personnes âgées s’investit déjà dans le tissu économique et social.

Soutien scolaire, garde d’enfants de leurs enfants, bénévolat dans les associations culturelles, caritatives ou humanitaires : nos seniors sont beaucoup plus actifs que nous ne le pensons. Il convient de prendre à bras-le-corps cette réalité, au lieu de considérer que la vieillesse est un naufrage...