Plaintes intimidations et menaces sur le campus universitaire de Schoelcher

L'université des Antilles repose sur ses deux pôles de Martinique et de Guadeloupe
Menaces, plaintes auprès du procureur de la République, protection policière demandée, pétition…le campus universitaire de Schoelcher vit au rythme des courriers et plaintes de plusieurs enseignants. Tout est parti d’une réunion du conseil plénier de la faculté des lettres du 28 mars.

Des courriers d’enseignants font allusion à des agissements et des comportements inqualifiables sur le pôle de Martinique. Le 28 mars dernier, il s’agissait d’installer le premier conseil issu des dernières élections. Deux heures durant, la réunion s’est transformée en un véritable brouhaha, des insultes, des menaces, et des documents du conseil ont été jetés au sol...

Le point de divergence se situait au niveau de la présence d’anciens membres et personnalités invités par le doyen et c'est l'étincelle qui enflamme le campus de Schoelcher depuis.


"Certains viennent à la curée"

 

Le premier courrier en date du 30 mars émane de Cécile Bertin-Elisabeth en sa qualité de doyen de la faculté des lettres et des sciences humaines.

Elle décrit l’ambiance "d’une université où ce n’est plus un lieu d’échanges et de savoir mais un endroit où certains viennent à la curée". Elle poursuit en écrivant "avoir subi un double lynchage" et demande que le professeur des universités Philippe Joseph soit traduit devant le conseil de discipline de l’Université.

Dans son courrier Cécile Bertin-Elisabeth cite les enseignants : Philippe Joseph, Chantal Maignan et Jean-Georges Chali.

Cécile Bertin-Elisabeth demande à être placée sous protection policière, ainsi que sa famille. Elle adresse son courrier au procureur de la République, au préfet et aux recteurs de Guadeloupe et de Martinique. 

 

Trois plaintes...


Dans son courrier de réponse à madame Cécile Elisabeth, Philippe Joseph, également vice-président à l’innovation pédagogique rejette les accusations.

"Comme par habitude, vous êtes spécialiste de la victimisation et vous avez l’arrogance d’avoir en permanence raison... Je tiens à vous affirmer que le temps où vous et vos amis (es) pensaient avoir un total pouvoir au sein de l’UFR LSH est terminé", écrit-il.

Philippe Joseph a déposé une main courante à la gendarmerie de Schoelcher le 1er avril à 17 h concernant l’époux de Cécile Bertin pour irruption dans son bureau. Il a également rejeté l'accusation faite par le doyen "d’être à la tête de la société de vigiles armés et cagoulés qui opérait sur le campus lors d'une manifestation".  La société de vigiles envisage également une action en justice. C'est la troisième plainte de déposé en comptant aussi celle du doyen de l'UFR LSH.
 

Respect du droit


Mise aussi au banc des accusés, Chantal Maignan a également écrit et donné sa version des faits.

"Pour ma part je ne vous ai pas invectivée - comme peut en témoigner l’enregistrement que vous avez fait de cette séquence et par conséquent vous me devez justice en la matière. Mais toujours et avec la plus ferme conviction, je vous opposerai - d’une voix forte et déterminée et dans la plus belle langue - le respect du droit et de la transparence pour le bien de notre UFR ", écrit Chantal Maignan.

 

Indignation et exaspération


De son côté, le professeur Jean-Georges Chali revient sur l’origine du conflit en écrivant à Madame le doyen :

"Pendant plus de deux heures vous avez tenu tête aux élus, arguant que vous ne ferez pas sortir les personnalités que vous avez invitées, voulant absolument faire passer en force votre proposition. Comment ne pas comprendre l’indignation et l’exaspération de ceux qui, en face, vous demandaient solennellement de respecter la loi et d’installer le conseil".

Enregistrement sonore


Un autre membre de la communauté universitaire, Gerry L'Étang en sa qualité de membre du conseil de l’UFR LSH présent à cette réunion écrit au président de l’université et confirme le récit de Madame Cécile Elisabeth. Il apporte une preuve irréfutable : l’existence d’enregistrement sonore de la réunion, et demande au président Eustase Janky de les écouter pour se faire une idée plus détaillée de ce qui s’est passé. Il poursuit :

"Je vous demande publiquement de révoquer le délégué à l’innovation, car ce dernier confond, à l’évidence, innovation pédagogique et innovation vakabonagerique et de le faire traduire devant le conseil de discipline pour fait de violence", conclut-il. 

Pétition pour l’exclusion du professeur Joseph


Depuis le 29 mars 2019, une pétition circule au sein de l’Université, mais également sur les réseaux sociaux. Elle demande que la présence physique du professeur Joseph ne soit plus tolérée lors des futures réunions des conseils d’UFR pour faits de violence en réunion. 

La balle est maintenant dans le camp de la présidence de l'Université. Eustase Janky doit démêler cette affaire. Elle intervient dans le difficile contexte de relation entre les deux pôles universitaires, mais également dans un contexte de fin de l'affaire du laboratoire Cérégmia.