Serge Letchimy a été interpellé ces derniers jours par le débat sur les réseaux sociaux, quant à la possibilité d’utiliser certaines plantes locales aux vertus médicinales, hors du circuit pharmaceutique.
L’ancien parlementaire se sent d’autant plus concerné par le sujet, qu’il a été porteur en 2009, de l’amendement ayant permis la "reconnaissance de la pharmacopée martiniquaise, aussi bien au niveau national qu’européen".
"Leurs vertus pharmacologiques sont avérées"
Serge Letchimy souligne dans son courrier du 20 septembre 2022, qu’"il n’était pas dans l’esprit du texte, d’empêcher les autres usages de cette plante, notamment à des fins alimentaires". Le PCE donne l’exemple de l’Atoumo.
Il est crucial que nous puissions à la fois permettre la reconnaissance du potentiel de nos richesses biologiques comme médicaments, lorsque leurs vertus pharmacologiques sont avérées, tout en préservant leur usage traditionnel.
Serge Letchimy
"Pour le respect de notre culture"
Serge Letchimy a donc demandé à la Première Ministre, Élisabeth Borne, au ministre de l’intérieur et des Outre-mer, Gérard Darmanin, et à son collègue en charge de la santé, François Baun, une dérogation.
Au nom de l’intérêt général, et pour le respect de notre culture, je sollicite au plus vite de la part de vos services, la prise d’un décret dérogatoire tel que mentionné à l’article 4211-1 du code de la santé publique, afin de libérer du monopole pharmaceutique, notamment pour usage alimentaire, la short-liste de plantes que je vous joins à ce courrier, parmi lesquelles l’Atoumo.
Serge Letchimy
Parmi les autres plantes des Outre-mer inscrites à la pharmacopée française, il y a le Chadwon béni (herbe à fer), le Pompon soldat (ponpon), ou encore... le Brizé (brisée), le Fléri nwel (Fleurit-Noël), le Gwo ten (gros-thym), le Djéri-tout (guérit-tout), le Balé doux (balai doux), etc...
L’exécutif de la CTM a aussi rappelé que cette procédure de "sortie du monopole pharmaceutique" de plusieurs plantes médicinales courantes, avait déjà été effectuée au cours des années 80, un sujet dont se préoccupe également le PARM (Pôle d’Agro ressources et de Recherche de Martinique) depuis quelques années.