Plus de deux mois après le passage de l'ouragan Beryl, la Jamaïque peine à se relever

La ferme de Kyacian Reid à Marlie Hill, en Jamaïque, où le poivron et la pastèque ont été détruits par l'ouragan Beryl.
Il y a deux mois, l’ouragan Beryl balayait la Caraïbe. Les îles de Grenade, Saint-Vincent et les Grenadines, ou la Jamaïque étaient durement touchées. Aujourd’hui, beaucoup peinent encore à se relever, notamment chez les agriculteurs. À la Jamaïque la solidarité s’organise localement pour leur remettre tant bien que mal le pied à l’étrier.

Le cyclone a tout emporté et deux mois après, c’est toujours un champ largement en friche qui se dresse devant Kyacian.

J'ai planté du melon et du poivron et une semaine avant la tempête, j'ai cueilli quatre sacs de poivrons et j'en ai laissé beaucoup sur le plant, en me disant que j'allais revenir pour les cueillir.

Kyacian Reid, agricultrice touchée par l'ouragan

Kyacian Reid charge des melons sur un camion dans sa ferme de Marlie Hill, en Jamaïque.

Cela faisait près de 40 ans qu’un cyclone n’avait pas frappé l’île aussi violemment, portant un coup terrible au monde agricole et économique. À la Jamaïque, 85 % des fruits et légumes sont issus de la production locale.

Avec des pertes estimées à plus 40 millions de dollars et en attendant les aides promises par les autorités, la solidarité s’organise notamment à destination des femmes.

L’association United Way of Jamaica distille ainsi des bons d’achat pour du matériel agricole ou des semences, mais aussi pour des réparations de maisons. 1 500 agriculteurs n’ont plus de toit.

Ce que j'aimerais voir, c'est un toit avant la récolte. Puis après le toit, je reviendrai et je pourrai recommencer à cultiver. Mais pour le moment, le toit est ma plus grande préoccupation.

Alance Wisdom, agriculteur touché par l'ouragan

Alance Wisdom, qui cultive du chou, des poivrons et des concombres, souligne les dégâts causés par l'ouragan Beryl chez elle.

La petite maison dans laquelle vit Alance depuis plus de 30 ans n’a plus qu’une bâche en guise de toit. Mais l'agricultrice âgée de 79 ans entend bien replanter choux, poivrons et concombres sur ses deux hectares de terre.

C'est de nos récoltes que nous dépendons et nous n'avons rien à vendre. Ce n'est pas facile, c'est tout ce que je peux dire. Mais nous croyons en Dieu et nous savons que Dieu peut tout faire, alors nous croyons que nous allons recommencer.

Alance Wisdom

La maison d'Alance Wisdom à Cross Keys, Jamaïque.

La Jamaïque compte environ 250 000 agriculteurs. Depuis le passage de l'ouragan Beryl, les prix de certains fruits et légumes, lorsqu’ils sont disponibles, ont grimpé en flèche.