Ce 26 juin, Aimé Césaire aurait eu 104 ans. L’intellectuel et dirigeant politique le plus illustre de la Martinique, né en 1913, laisse un héritage complexe et riche qui n’est pas exempt de critiques, surtout dans son pays natal.
Aimé Césaire laisse en héritage une œuvre inégalée d’écrivain, de penseur et de dirigeant politique. L’écrivain a laissé une impressionnante quantité de poèmes dont la magnificence est étudiée et célébrée loin de sa terre natale. Sans oublier deux remarquables pièces de théâtre sur nos tragédies contemporaines ainsi que quelques essais inspirés.
L’intellectuel a proposé une lecture critique du monde tel que l’ont imaginé les Occidentaux dans l’étroitesse de leur conception. Il en a appelé à la dignité de l’homme noir, ou plutôt du Nègre, égal de l’homme blanc, ou plus exactement, à la dignité de l’homme, tout simplement, sans stigmate ethnique. Un combat subversif en son temps, mené de concert avec ses compères Senghor du Sénégal et Damas de Guyane.
Le dirigeant politique a voulu trouver une voie étroite entre la geste enragée du rebelle, le nèg mawon, et le silence du résigné, feignant d’accepter son mauvais sort. Mais voilà, nulle idole n’est à l’abri d’un état des lieux de son héritage.
Et les critiques les plus sévères adressées à Césaire ont été portées dans son pays. Ses contempteurs ont voulu révéler les contradictions de ses engagements. À les entendre, le poète, toujours rebelle, n’a pas trouvé de traduction chez le politique, toujours enclin au compromis. Le partisan de l’assimilation et de l’égalité des droits, toujours constant, a concurrencé l’anticolonialiste, toujours revendiqué. Le maire et député, toujours reconduit durant un demi-siècle, a contrecarré le théoricien de l’autonomie pour la nation martiniquaise, toujours écouté.
Des critiques honnêtes portant un nom : le paradoxe martiniquais. Tant il est clair que Césaire est le reflet parfait de son peuple, en permanence tenté par l’hésitation au moment des choix cruciaux. S’il ne fallait garder qu’un trait de l’héritage du père de la nation, ce serait celui du rebelle réaliste.
L’intellectuel a proposé une lecture critique du monde tel que l’ont imaginé les Occidentaux dans l’étroitesse de leur conception. Il en a appelé à la dignité de l’homme noir, ou plutôt du Nègre, égal de l’homme blanc, ou plus exactement, à la dignité de l’homme, tout simplement, sans stigmate ethnique. Un combat subversif en son temps, mené de concert avec ses compères Senghor du Sénégal et Damas de Guyane.
Le dirigeant politique a voulu trouver une voie étroite entre la geste enragée du rebelle, le nèg mawon, et le silence du résigné, feignant d’accepter son mauvais sort. Mais voilà, nulle idole n’est à l’abri d’un état des lieux de son héritage.
Et les critiques les plus sévères adressées à Césaire ont été portées dans son pays. Ses contempteurs ont voulu révéler les contradictions de ses engagements. À les entendre, le poète, toujours rebelle, n’a pas trouvé de traduction chez le politique, toujours enclin au compromis. Le partisan de l’assimilation et de l’égalité des droits, toujours constant, a concurrencé l’anticolonialiste, toujours revendiqué. Le maire et député, toujours reconduit durant un demi-siècle, a contrecarré le théoricien de l’autonomie pour la nation martiniquaise, toujours écouté.
Des critiques honnêtes portant un nom : le paradoxe martiniquais. Tant il est clair que Césaire est le reflet parfait de son peuple, en permanence tenté par l’hésitation au moment des choix cruciaux. S’il ne fallait garder qu’un trait de l’héritage du père de la nation, ce serait celui du rebelle réaliste.