Deuxième volet de notre série consacrée à la naissance de la Cinquième République, en octobre 1958. Il y a 60 ans, la Martinique a plébiscité le projet porté par le général de Gaulle, avec l’aide des formations de la gauche locale.
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En 1958, la Martinique est un territoire pauvre habité par une majorité de personnes se battant contre la misère. Son économie est basée sur l’exportation de sucre de canne, de rhum, d’ananas et dans une moindre mesure, de bananes. Elle importe quasiment tous les produits de consommation qui font défaut sur place.
Le chômage grimpe au rythme de la fermeture des usines à sucre, une quinzaine en 1958. La diversification économique, vers la banane ou le bâtiment notamment, n’absorbe pas totalement une main d’oeuvre disponible. L’exode rural vers l’agglomération foyalaise s’intensifie. Les jeunes sortis sans qualification de l’école sont de plus en plus nombreux et désoeuvrés.
Les promesses de la transformation de la colonie en département, douze plus tôt, en mars 1946, ne sont pas tenues. Les partisans de l’assimilation et de l’égalité des droits déchantent. Les communistes et le tout nouveau Parti progressiste martiniquais (PPM) d’Aimé Césaire, fondé en mars 1958, réclament des mesures fortes pour améliorer les conditions de vie de la population.
A l’approche du référendum du 28 septembre de ratification de la nouvelle Constitution, le climat politique est tendu. Les formations de la gauche appellent à voter contre la future Cinquième République. Le Parti communiste réclame une assemblée dotée de pouvoirs élargis responsable devant un exécutif local fort. Le PPM propose la transformation de la Martinique en région dans une république fédérée.
Afin que la gauche des quatre départements d’outre-mer opte pour le "oui", le général de Gaulle envoie un émissaire. André Malraux, son homme de confiance, est ministre délégué à la présidence. Il rencontre un à un les leaders politiques de la Réunion, de Guadeloupe, de Martinique et de Guyane.
Il promet à ses interlocuteurs que les conseils généraux des quatre DOM disposeront de "franchises locales". Traduire : des pouvoirs élargis.
Une semaine avant le référendum, les positions changent. Les communistes réunionnais, guadeloupéens et martiniquais prônent l’abstention. Tout comme le socialiste autonomiste guyanais Justin Catayée, Aimé Césaire appelle à voter "oui". Les jeux sont faits. Le projet de création d’une nouvelle république est adopté par 94% des votants en Martinique, avec 40% d’abstention.
Le 4 octobre, la Cinquième République efface la Quatrième. Les nouvelles institutions se mettent en place. Un nouveau régime politique est mis sur les rails. Quelques mois suffiront à la gauche dans les DOM qu’elle n’obtiendra jamais du général de Gaulle le renforcement des pouvoirs des élus locaux. Un autre chapitre de l’histoire tumultueuse de l’outre-mer s’ouvre.
Le chômage grimpe au rythme de la fermeture des usines à sucre, une quinzaine en 1958. La diversification économique, vers la banane ou le bâtiment notamment, n’absorbe pas totalement une main d’oeuvre disponible. L’exode rural vers l’agglomération foyalaise s’intensifie. Les jeunes sortis sans qualification de l’école sont de plus en plus nombreux et désoeuvrés.
Les promesses de la transformation de la colonie en département, douze plus tôt, en mars 1946, ne sont pas tenues. Les partisans de l’assimilation et de l’égalité des droits déchantent. Les communistes et le tout nouveau Parti progressiste martiniquais (PPM) d’Aimé Césaire, fondé en mars 1958, réclament des mesures fortes pour améliorer les conditions de vie de la population.
Les DOM, des territoires pauvres
A l’approche du référendum du 28 septembre de ratification de la nouvelle Constitution, le climat politique est tendu. Les formations de la gauche appellent à voter contre la future Cinquième République. Le Parti communiste réclame une assemblée dotée de pouvoirs élargis responsable devant un exécutif local fort. Le PPM propose la transformation de la Martinique en région dans une république fédérée.
Afin que la gauche des quatre départements d’outre-mer opte pour le "oui", le général de Gaulle envoie un émissaire. André Malraux, son homme de confiance, est ministre délégué à la présidence. Il rencontre un à un les leaders politiques de la Réunion, de Guadeloupe, de Martinique et de Guyane.
Il promet à ses interlocuteurs que les conseils généraux des quatre DOM disposeront de "franchises locales". Traduire : des pouvoirs élargis.
Un climat politique tendu
Une semaine avant le référendum, les positions changent. Les communistes réunionnais, guadeloupéens et martiniquais prônent l’abstention. Tout comme le socialiste autonomiste guyanais Justin Catayée, Aimé Césaire appelle à voter "oui". Les jeux sont faits. Le projet de création d’une nouvelle république est adopté par 94% des votants en Martinique, avec 40% d’abstention.
Le 4 octobre, la Cinquième République efface la Quatrième. Les nouvelles institutions se mettent en place. Un nouveau régime politique est mis sur les rails. Quelques mois suffiront à la gauche dans les DOM qu’elle n’obtiendra jamais du général de Gaulle le renforcement des pouvoirs des élus locaux. Un autre chapitre de l’histoire tumultueuse de l’outre-mer s’ouvre.