Politique : les sondages d’opinion n’ont plus la cote

Il existe différents instituts de sondages qui tentent d'anticiper sur le comportement des électeurs avant le jour-J.
Comme à chaque élection depuis quelque temps, les sondages d’intention de vote sont voués aux gémonies. À plusieurs reprises, les résultats réels du vote ont été en contradiction avec les tendances observées. Faut-il pour autant se méfier des sondages ?
Faut-il encore croire aux sondages d’opinion ? La plupart des études sur les intentions de vote donnaient Clinton devant Trump, ou le Brexit rejeté, pour ne prendre que ces deux exemples récents. Soyons clairs : l’analyse de l’opinion publique mobilise des techniques éprouvées en sciences humaines depuis plusieurs décennies à partir des travaux du sociologue Jean Stoetzel, fondateur de l’IFOP (Institut français d’opinion publique) en 1938.

La méthode la plus souvent utilisée, celle des quotas, suppose de construire un échantillon représentatif de la population à étudier. C’est une sorte de maquette comprenant des critères variés : âge, sexe, profession, formation, lieu de résidence, et d’autres éléments pouvant éclairer l’analyse, comme le vote aux élections précédentes.

Le sondage d’opinion est une photographie de l’opinion à un moment précis, qui sera différente à un autre moment. Par exemple : un paysage photographié deux fois, à 7 heures puis à 8 heures, avec un rayon de soleil apparu entretemps, produira deux clichés différents. Pourtant, les deux clichés seront fidèles à la réalité saisie.

Or, certains analystes oublient une donnée essentielle pour interpréter correctement les intentions de vote : l’opinion publique évolue selon la dynamique d’une campagne électorale. Un événement inattendu, une déclaration, un fait anodin peuvent modifier la perception que nous avons du débat politique en cours et par conséquent, notre conviction.

D’autres facteurs peuvent influencer l’opinion privée puis l’opinion publique et constituent autant de source de confusion. Ainsi, les personnes interrogées ne livrent pas forcément leur opinion aux instituts ; le nombre de personnes sans opinion ou indécises est souvent sous-estimé ; l’influence née de l’abondance des enquêtes fait parfois répondre conformément à l’opinion majoritaire du moment. Autant de biais méthodologiques donnant lieu à d’étonnants paradoxes du résultat d’une élection par rapport aux sondages supposés les avoir prévus.

En un mot, quand la météo change, faut-il s’en prendre au baromètre, sachant que l’opinion est souvent aussi volatile que le temps qu’il fait ?