Le 8 novembre prochain, les Américains choisiront leur prochain président. Mais certains citoyens n'ont pas le droit de voter. C'est le cas des Portoricains. Cette situation est liée au statut de l'île.
"Je crois en une nouvelle majorité de tous les Portoricains". Sur un air de salsa, David Bernier, candidat au poste de Gouverneur de Porto Rico pour le Parti Populaire Démocrate (PPD, Partido Popular Democrática), rallie ses électeurs. Ce jour-là, cet hymne de campagne était joué au carrefour de la Plaza Las Américas à San Juan, la capitale de l'île. Bidon en plastique en main, une dizaine de militants du PPD sollicite les automobilistes pour récolter de l'argent.
Le 8 novembre prochain, les Portoricains choisiront leurs maires, leurs représentants, leurs sénateurs, leur gouverneur ainsi que leur Resident Commissionner, qui siège à la Chambre des Représentants à Washington D.C. Mais ils ne voteront pas pour le prochain président américain.
Dans les rues de San Juan, il n’y a pas d’affiches du candidat républicain Donald Trump ou de la démocrate Hillary Clinton. "À l’heure actuelle, non", reconnaît Ricardo Luis Ramos du PPD. Il est candidat au poste de représentant dans la première circonscription de San Juan. "Pendant les primaires, vous auriez pu en voir. Maintenant, nous nous concentrons sur le choix de nos élus ici. Avec un peu de chance, vous trouverez ma photo, celle de David Bernier ou celle de Ricky Rosselló, le candidat du Nouveau Parti Progressiste (PNP, Partido Nuevo Progresista),
Dans le camp opposé, du côté du Parti Populaire Démocratique, on raisonne de la même façon. "Le Président et le Congrès ont du pouvoir sur nous. Vu notre relation actuelle, j'utilise tous les moyens à ma portée pour influencer les politiques publiques", explique Ricardo Luis Ramos. Malgré son souhait de ne pas voter à l'élection présidentielle, il a quand même participé à la primaire démocrate en votant pour Bernie Sanders.
Ivonne Lozada, la présidente de l’association des avocats du PPD, a fait le même choix. "J’avais la possibilité d’influencer le choix du prochain président des États-Unis", justifie-t-elle. "Même si je pense que je ne devrais pas voter pour lui parce que c’est une autre nation, j’ai saisi l’occasion. Bernie Sanders s'est intéressé aux problèmes de Porto Rico. Il était contre le comité de surveillance qui nous a été imposé".
En mars du côté républicain et en juin du côté démocrate, au total près de 130 000 personnes se sont déplacées aux urnes et ont choisi Marco Rubio et Hillary Clinton.
S'il devenait un état, Porto Rico aurait un poids électoral non négligeable. Selon le Parti républicain, l'île pourrait avoir sept votes dans le Collège électoral qui désigne le Président en décembre, soit plus que quinze états actuellement. "Les aspirants candidats et le pouvoir fédéral exécutif auraient plus de motivation à visiter Porto Rico pendant les campagnes électorales", calcule le parti.
Pour voter, les Portoricains doivent habiter dans l'un des cinquante états de l'Union. Depuis le début de la crise, ils sont nombreux à avoir quitté l'île direction la Floride. Le Sunshine State, un état pivot, pourrait bien pencher du côté démocrate dans deux semaines grâce au vote des Portoricains et de la communauté latino dans son ensemble. En 2012, les Floridiens avaient choisi avec une courte avance Barack Obama face à Mitt Romney.
Le 8 novembre prochain, les Portoricains choisiront leurs maires, leurs représentants, leurs sénateurs, leur gouverneur ainsi que leur Resident Commissionner, qui siège à la Chambre des Représentants à Washington D.C. Mais ils ne voteront pas pour le prochain président américain.
Dans les rues de San Juan, il n’y a pas d’affiches du candidat républicain Donald Trump ou de la démocrate Hillary Clinton. "À l’heure actuelle, non", reconnaît Ricardo Luis Ramos du PPD. Il est candidat au poste de représentant dans la première circonscription de San Juan. "Pendant les primaires, vous auriez pu en voir. Maintenant, nous nous concentrons sur le choix de nos élus ici. Avec un peu de chance, vous trouverez ma photo, celle de David Bernier ou celle de Ricky Rosselló, le candidat du Nouveau Parti Progressiste (PNP, Partido Nuevo Progresista),
qui souhaite que Porto Rico devienne un état".
Situation ubuesque
Bien que citoyens américains, les Portoricains ne peuvent pas voter à l'élection présidentielle car l'île ne fait pas partie de l'Union. Ce n’est pas un état au même titre que la Californie ou l'Arkansas. Elle a le statut d'état libre associé. "Bien sûr, c’est injuste", estime Johnny Méndez, porte-parole de la minorité PNP à la Chambre des Représentants. "Toutes les décisions prises par le Président affectent Porto Rico. Mais on ne peut pas voter pour le chef de l’armée qui peut envoyer nos enfants à la guerre".Dans le camp opposé, du côté du Parti Populaire Démocratique, on raisonne de la même façon. "Le Président et le Congrès ont du pouvoir sur nous. Vu notre relation actuelle, j'utilise tous les moyens à ma portée pour influencer les politiques publiques", explique Ricardo Luis Ramos. Malgré son souhait de ne pas voter à l'élection présidentielle, il a quand même participé à la primaire démocrate en votant pour Bernie Sanders.
Ivonne Lozada, la présidente de l’association des avocats du PPD, a fait le même choix. "J’avais la possibilité d’influencer le choix du prochain président des États-Unis", justifie-t-elle. "Même si je pense que je ne devrais pas voter pour lui parce que c’est une autre nation, j’ai saisi l’occasion. Bernie Sanders s'est intéressé aux problèmes de Porto Rico. Il était contre le comité de surveillance qui nous a été imposé".
En mars du côté républicain et en juin du côté démocrate, au total près de 130 000 personnes se sont déplacées aux urnes et ont choisi Marco Rubio et Hillary Clinton.
Le poids électoral des Latinos
Derrière cette situation ubuesque, se trame surtout le débat sur le statut de Porto Rico. L’île doit-elle devenir un état ? Devrait-elle préférer l’indépendance ou plus simplement le statu quo ? Cette question centrale est la principale ligne de clivage entre les différents partis à Porto Rico.S'il devenait un état, Porto Rico aurait un poids électoral non négligeable. Selon le Parti républicain, l'île pourrait avoir sept votes dans le Collège électoral qui désigne le Président en décembre, soit plus que quinze états actuellement. "Les aspirants candidats et le pouvoir fédéral exécutif auraient plus de motivation à visiter Porto Rico pendant les campagnes électorales", calcule le parti.
Pour voter, les Portoricains doivent habiter dans l'un des cinquante états de l'Union. Depuis le début de la crise, ils sont nombreux à avoir quitté l'île direction la Floride. Le Sunshine State, un état pivot, pourrait bien pencher du côté démocrate dans deux semaines grâce au vote des Portoricains et de la communauté latino dans son ensemble. En 2012, les Floridiens avaient choisi avec une courte avance Barack Obama face à Mitt Romney.