Pourquoi les députés martiniquais sont-ils absents d'une mission sur les événements climatiques ?

Une mission d'information de l'Assemblée Nationale est constituée sur la gestion des événements climatiques majeurs dans les zones littorales de France et d'Outre-mer. Les députés d'Outre-mer sont présents...sauf ceux de Martinique.
Après les ouragans qui ont frappé les Antilles en septembre dernier, une mission d'information de l'Assemblée nationale est constituée afin de travailler sur la gestion des événements climatiques majeurs dans les zones littorales de France et en Outre-mer.  "La multiplication des événements climatiques extrêmes justifie que l'Assemblée nationale s'empare de la question", commente le président de l'Assemblée François de Rugy (LREM, ex-écologiste).

La Martinique totalement absente !


La mission est composée de 29 membres, de plusieurs circonscriptions de France et d'Outre-mer dont 16 LREM, 5 LR, 2 MoDem, 2 Constructifs, 2 Nouvelle Gauche, 1 France Insoumise, 1 communiste.

Les députés d'Outre-mer se retrouvent en nombre dans cette mission (11 sur 29). Les 4 députés de Guadeloupe, 2 de Polynésie, 2 de la Réunion, 1 de Mayotte, 1 de Guyane et 1 Saint-Pierre et Miquelon, mais les députés martiniquais Josette Manin, Jean-Philippe Nilor, Serge Letchimy et Bruno-Nestor Azérot, ne sont pas là où ils sont attendus.

Comment une telle situation est-elle possible ? Comment ont-ils "échappé" à une mission sur le risque climatique ?  La protection des biens et des personnes n'est-elle pas suffisamment au centre de leur préoccupation ?

Nous avons tenté de trouver la réponse. Deux d'entre eux ont répondu. Josette Manin dit qu'elle n'a pas reçu l'information. "Je ne retrouve pas cette réunion de constitution à mon agenda alors que je suis présente régulièrement à l'Assemblée", explique la députée de la première circonscription (nord atlantique). Quant à Serge Letchimy, député de la troisième circonscription (Fort-de-France), il soupçonne l'Assemblée d'avoir privilégié des députés proches de La République en Marche (le parti du président Macron). Aux dernières nouvelles, Josette Manin pourrait finalement rejoindre cette mission.

L'anticipation pour tout ce qui touche aux secours et à la protection des personnes (François de Rugy)

Après une polémique sur la gestion par le gouvernement de l'ouragan Irma et le souhait de députés de tous bords d'une commission d'enquête, le Président de la République, Emmanuel Macron s'était déclaré favorable le 12 septembre, à une commission d'enquête parlementaire pour juger l'action du gouvernement, "mais au bon moment".

Pour sa part, le président de l'Assemblée nationale avait déclaré à cette période qu'il trouverait "tout à fait normal" qu'une commission d'enquête parlementaire soit demandée, si un groupe la demandait. François de Rugy avait souhaité que soient abordées les questions des "causes de la catastrophe naturelle, des alertes (...) bien données", selon lui, et de "l'anticipation pour tout ce qui touche aux secours et à la protection des personnes".

La menace climatique est élevée


En septembre dernier, la Martinique a connu un niveau d'alerte qui a rarement été aussi élevé lors du passage de l'ouragan Maria. Pour cette fois, notre île a été épargnée contrairement à ses voisines du nord, dévastées par un phénomène d'une puissance inconnue jusqu'à maintenant. Nos 4 députés en sont conscients...en principe.